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ZerosquareLe 31/12/2019 à 15:46
Uther (./6402) :
Je n'y vois absolument pas une part de vérité, l’asservissement au patron, c'est un problème différent qui n'est pas spécifique au sexe.
C'est juste un sophisme habituel : mettre en exergue un problème pour ne pas parler d'un autre.
Justement non. Il y a plusieurs liens entre les deux phénomènes.

Prenons le modèle patriarcal traditionnel que les féministes ne cessent de dénoncer (et mettons de côté temporairement la question de savoir si ça reflète véritablement la réalité) :
Ce sont les hommes qui dirigent, les femmes sont considérées comme des subordonnées. En contrepartie, leur mari subvient à leurs besoins. Au mieux, les deux y trouvent leur avantage ; au pire, il y a abus d'autorité (emprise physique et/ou psychologique).

Bon. Maintenant, prenons le modèle salarial traditionnel :
C'est le patron qui dirige, les salariés sont des subordonnés. En contrepartie, le patron leur verse un salaire. Au mieux, les deux y trouvent leur avantage ; au pire, il y a abus d'autorité (emprise physique et/ou psychologique).

Surprise ! C'est la même chose !

Du coup, c'est incohérent de prétendre que le premier système est une forme d'aliénation, et que le second est une forme d'émancipation. Or c'est pourtant ce qu'a fait le féminisme, en prétendant que les femmes allaient devenir libres en travaillant, et en glorifiant les femmes carriéristes.

L'autre lien, c'est que ce discours est du pain béni pour les entreprises, comme l'a évoqué Brunni :
- davantage de personnes sur le marché de l'emploi, donc plus de facilité à recruter, à licencier et à mettre la pression sur les salaires
- de salariées qui vont se donner à fond pour "prendre leur revanche sur la société" (et enrichir leur boss au passage)
- des femmes "indépendantes" et "libres", autrement dit de parfaites consommatrices
- des femmes n'ayant plus le temps de s'occuper des tâches qui leur revenaient traditionnellement, ce qui permet de leur vendre toutes sortes de produits et de services (repas préparés, gardes d'enfants, etc.)

On peut penser que c'est une coïncidence. Tout comme on peut penser que si les entreprises se sont mis à faire de l'écologie, de l'antiracisme, de l'antihomophobie, du véganisme et tutti quanti, c'est par réelle conscience sociale, et non juste pour mieux fourguer leurs marchandises en se parant d'une cape de vertu.