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NilLe 16/01/2020 à 00:20
Arvi89 (./6462) :
C'est marrant que tu dises ça, quand il y a une site qui existe depuis très longtemps qui s'appelle adopte un mec, où le logo est littéralement un gars dans un cadi (on est très loin niveau objectification). Tout le monde s'en fout pourtant (moi le premier).
Déjà, tout le monde ne s'en fout pas, il y a eu beaucoup de réactions négatives de la part d'hommes et de femmes (y compris du milieu féministe) lors de l'arrivée d'A1M (et, dans une moindre mesure, à chaque campagne de pub).
Mais si l'image mise en avant est celle-ci, le fait que les hommes aient à payer pour avoir accès à la plateforme et pas les femmes montre bien qui est le produit et qui est le client. Ça pose d'ailleurs des problèmes de perception puisque certains hommes, ayant payé, estiment qu'ils doivent avoir un retour sur investissement (c'est moins le cas aujourd'hui, peut-être parce qu'on en parle moins ou que les personnes que je connais ne sont pas sur A1M, mais la problématique est toujours vraie sur Gleeden, par exemple), et en arrivent à se montrer très insistants voire agressifs lors des rencontres.
D'ailleurs, cette monétisation de l'accès aux femmes par les hommes, au-delà de la marchandisation des femmes*, sert aussi de filtre pour limiter le nombre d'hommes. Sauf qu'ainsi, il n'y a pas un filtrage qualitatif, mais financier. Et ce n'est pas pour rien que les autre "gros" qui sont restés gratuits (enfin, qui vendent les données de leurs utilisateurs :3) ont opté pour d'autres solutions. Tinder mise sur l'opacité avec l'impossibilité de choisir qui tu peux fois, c'est leur algo maison qui choisit qui te sera proposé (avec tout un tas de biais qui font que la plateforme a ses limites), et OkCupid mise sur un système de "il vaut mieux pas assez d'interactions que trop" ce qui fait que tant que les deux personnes ne se sont pas "likées" mutuellement, la prise de contact n'est pas possible (OkCupid ayant, du coup, un public beaucoup plus "bobo hipster vegan polyamoureux de gauche avec plein de valeurs féministes LGBTQI+" parce qu'on n'est plus dans un système de marchandisation des personnes de la même nature que pour les autres [mais on est dans un système de marchandisation des données et des profils, yolo]).