Au départ, j'ai cru que c'était un voisin qui avait une clim merdique qui provoquait se bruit (d'autant que je m'en souvienne j'habitait dans un endroit assez bruyant la nuit au niveau bruits ambiants non humains) et j'ai commencé à en chercher la source, quitte même à sortir de la maison à 2h du matin, sans succès. (Au mieux j'arrivais à côté d'une climatisation émettant un doux ronronnement)

Ce qui m'a le plus marqué, et la raison qui me garantit que je ne suis pas fou, c'est que "le bruit" se déclenche à des heures très spécifiques qui sauf exception ne varient "pas" d'une nuit sur l'autre. Par exemple 01h00, 02h00, et même à un moment, ça a été 01h30.
Le bruit est ponctuel. Quand je commençais à entendre le bruit, je regardais mon téléphone et je voyais l'heure, la corrélation a vite été établie: Ce bruit est d'origine humaine.

Ce bruit est présent la nuit (en tout cas chez moi), et ~jamais la journée. Pourtant, à un moment (genre il y a deux ans), certains ont du oublier de désactiver leur truc car le bruit persistait jusque 11h voire 15h… Quand le bruit se coupe, c'est assez net. On recommence à entendre le silence, on se déstresse, on se repose. Bref, au final, c'est une torture mentale incroyable. (Il est relativement facile de croire que le bruit est là quand il n'y est pas (pression mentale: on se met à écouter le silence pour se rassurer que le bruit n'est pas là), et il est impossible de croire qu'il n'est pas là quand il est là.)

Au départ, le bruit était présent tous les étés. Puis j'ai été amené à l'entendre l'hiver. Puis parfois, sans raison, le bruit disparaissait plusieurs semaines, ou même plusieurs mois. Chose intéressante, "le bruit" semblait avoir du mal à se caler sur le changement d'heure. Parfois il ne changeait pas d'heure (on passait de 2h à 1h ou de 1h à 2h), parfois il le faisait avec un retard d'une semaine ou d'un mois. Mais toujours de manière assez précise (on sent le côté non-aléatoire des chiffres…)

J'étais content quand j'allais au ski car dans la station de sports d'hiver, hors des ronflements de mes camarades, il n'y avait pas de bruit, et surtout pas "le bruit" (Oui, le bruit saurait aisément être suffisamment intense pour rester audible même alors que vous écoutez de la musique avec un casque à 6/16 de volume de l'iPhone, alors des ronflements, pensez bien…).
De même, j'étais content les quelques soirs où j'étais hébergé sur Paris, car sur Paris, le bruit n'était pas. Sauf une fois où je crois l'avoir entendu (angoisse) mais je devais être trop fatigué pour m'en soucier. À l'époque, j'attribuais ça au fait que Paris soit dans une cuvette, et que l'air soit incapable de porter "le bruit" à l'intérieur de la ville… Oh comme je me trompais.

Une des choses que j'ai le plus apprécié en emménageant sur Paris, c'est le silence. Voyez-vous, j'habite dans une rue avec un fort passage aux heures de pointes, et il est difficile de ne pas entendre les moteurs. (NB: Ça ne me dérange pas outre mesure. C'est un peu chiant parfois mais là n'est pas le sujet), tout autant, je pouvais apprécier LE silence.
"Le silence", chez moi c'est quand il y a tellement peu de bruit que j'arrive à me focaliser sur les fréquences parasites qui proviennent de mes oreilles (sans doute un bruit neuronal vu que je fais ça depuis que je suis tout petit et je ne crois pas avoir eu d'accouphènes à l'époque) et à les amplifier de manière colossale. Tout ce bruit inexistant, c'est con, mais c'est reposant. Le silence, c'est quand il y a tellement peu de bruit autour que l'on ne peut plus qu'entendre le bruit produit par le corps lui-même. Et ça fait un bien fou.
Et sans "le bruit", même une voiture qui passe à 50km/h à côté est silence. Calme et harmonie.

Dans les aventures de ma vie, j'ai eu la malchance d'être invité à un concert à Bercy (là où le son est dégueu et où personne ne met de boules quiès car le son est "pas fort"). Moi et mes oreilles fragiles, et mon audition pointue. Et une de mes deux oreilles a sévèrement morflé. Ça et une otite avec perforation quelques mois plus tard. Bref, j'ai perdu un peu d'une des deux oreilles (même probablement des deux, mais l'autre oreille entend toujours anormalement bien par rapport à sa condition, dixit les tests fait à l'hosto…)
De fait, depuis ces événements, je ne puis entendre "le bruit" que d'une oreille. Comme on dit, un mal pour un bien. Mais cela confirme pour moi la réalité du bruit. J'ai trop de faits avérés (même si c'est en corrélation avec ma perception sensorielle, mais je ne peux faire sans) pour que ce soit une illusion.