En fait y a pas une réponse passe-partout. Il y a des boulots où le temps de présence constitue une grande partie de la valeur, et il y a aussi des gens qui travaillent beaucoup mieux avec un temps défini, et entouré, ça structure (avec de bons comme de mauvais côtés).
Pour moi le souci est que depuis la révolution industrielle, on a appliqué ce modèle à tout le monde, y compris par exemple des ingénieurs responsables comme nous, qui n'ont pas besoin de cette structure voire fonctionnent moins bien avec. On donne une certaine liberté aux cadres, mais ça reste assez figé. Cette obligation de justifier ses heures est quelque chose d'assez oppressant en réalité, et improductif dans pas mal de cas de figure, mais pas tous. Quand tu es entrepreneur par exemple, tu ne comptes pas tes heures. Ça peut te servir à toi, pour la discipline, mais ce n'est pas ce qui compte ; une fois dans le magasin, tes clients ne vont pas payer ton produit en fonction du nombre d'heures que tu as passé à le développer. Un instant "Euréka" peut coûter des heures comme des années. Les cultures qui ne sont pas capables de s'adapter à ça fonctionnent bien justement pour tout ce qui se mesure en nombre d'heures, et se cassent la gueule dès qu'il y a besoin d'innovation, de ces "Euréka".
Malheureusement, même ça on a réussi à le dégnénérer en une série de nombres, en créant par exemple des chercheurs payés au mois.
The_CUrE (./972) :
Et tu peux reproduire une pyramide de violence sans être violent toi-même, juste en faisant partie du système et en étant incapable de désobéir.
Ça ça me parle beaucoup. Je ressors de ces dernières années au Japon que c'est un pays où il est extrêmement mal vu de désobéir, au point où je me sentais complètement pété d'avoir ces pulsions (de vouloir donner un coup de pied dans la fourmilière, de vouloir sortir des règles), je me voyais comme un troll, comme quelqu'un qui voulait détruire l'ordre parce qu'il était malheureux, et qui doit être éliminé, pour le Bien de Tous. Mais il n'en est rien. Je vois plus que jamais l'importance de protéger le droit de désobéir, même si ça provoque un certain inconfort aux peigne-culs.