MeowcateLe 08/08/2018 à 14:47
Hm... ça fait beaucoup, beaucoup de paramètres à prendre en compte.
Déjà, le Venezuela a des réserves gigantesques de pétrole. De fait, il devient un fournisseur sérieux. C'est ce qui a conduit à ce que le Venezuela s'enrichisse largement sur le pétrole au détriment du reste : tous les œufs dans le même panier. Plutôt que de structurer le pays, les dirigeants ont remis cela à plus tard, préférant des investissements à court terme pour passer pour un modèle en Amérique Latine.
Premier problème majeur : qu'importe ce qui a précipité le pays, son gouvernement et l'importante corruption que cette industrie a généré (et personne d'autres) ont fait du Venezuela un château de cartes. [[[ SI JAMAIS ]]] il y avait une conspiration coupable contre le pays, celle-ci n'aurait fait qu'exploiter une énorme faiblesse structurelle. Un peu, encore une fois, comme Cuba qui avait transformé la majeure partie de ses terres cultivables en plantation de tabac et de sucre pour le rhum destinés à l'export plutôt que de s'assurer une indépendance alimentaire si les choses tournaient mal (à savoir : le gros tonton russe nous protège, tant que l'URSS ne s'effondre pas on ne risque rien).
On peut faire bien des reproche à De Gaulle par exemple, mais il s'est appuyé sur bien des dossiers (militaire, politique et énergétique) pour garantir l'indépendance du pays en cas de gros problème.
Ensuite, les "énormes réserves de pétrole" du Venezuela, seule une portion est économiquement exploitable. Ils ne constituent pas un concurrent sérieux à l'Arabie Saoudite. Ce dernier est le premier exportateur mondial, tandis que le Venezuela est à la 12e place. En chemin il y a l'Iran, qui n'est pas pote avec les USA ni avec l'Arabie Saoudite... pourquoi ne pas penser tant qu'à faire que ces deux là ont comploté pour écraser économiquement l'Iran plutôt, qui leur posent de sérieux problèmes, plutôt que le Venezuela qui est un dossier très secondaire ? À ce moment si ça t'arrange, tu peux voir le Venezuela comme un dommage collatéral de cette guerre de prix, si cette théorie te convient.
Next : le gouvernement multiple les accusations. États-Unis, Arabie Saoudite, Colombie, opposants politiques, et maintenant des guérilleros dont on n'avait encore jamais entendu parler il y a quelques jours. C'est un trait commun à toute dictature (ou dans une autre mesure, tout pays en guerre) de désigner des ennemis, et au besoin d'en créer. Et non pas pour aller leur taper sur le museau, mais pour rediriger la colère du peuple contre eux pour que celui-ci ne s'interroge pas sur les exactions de son gouvernement. Un ministre important est empêtré dans une sale affaire ? c'est la faute de l'ennemi qui lui a fait un coup monté ! un député s'oppose à la politique gouvernementale ? c'est un traître payé par l'ennemi. L'histoire et la littérature regorgent d'exemples du genre.