very (./17) :
et qui sait accepter plusieurs graphies pour un même mot (ce qu'on a toujours fait en français avant que la république psychorigide ne s'en mêle au nom de l'alphabétisation du peuple -ou devrait-on plutôt dire alphabêtisation ? )
Je te remercie pour ce qui ressemble plus à un avis personnel partial qu'à une information argumentée, mais les travaux sur l'unification de la langue française et ses règles ont commencé bien avant la révolution française.
La grammatisation commence au milieu du XIIIe siècle à la renaissance. Les raisons sont multiples, et coïncident avec
- la découverte de nouveaux mondes et le besoin de théoriser de nouvelles langues encore jamais entendues
- l'invention de l'imprimerie
- l'abandon progressif du latin savant pour les langues vernaculaires (de façon amusante, c'est le retour aux textes de l'Antiquité qui fait prendre conscience que le latin savant s'est profondément séparé du latin antique et qu'il est important de théoriser une langue pour lui donner une pérennité)
- le besoin de fédérer les provinces et régions autour d'une langue unique, d'un langage commun, pour avoir une seule compréhension de la loi et des édits royaux
- pour la France, c'est aussi la nécessité de remettre en cause des abus (clercs et notaires écrivaient en latin et imposaient ainsi qu'on passe par eux pour comprendre les textes établis)
C'est Charles VIII, avec l'Ordonnance de Moulins, qui instaure le français comme langue judiciaire sur tout le territoire (mais qui ne supplante ni ne double les langues locales, c'est "au choix").
Tout se jour avec l'Ordonnance de Villers-Cotterêts de François 1er, qui impose explicitement le français et qui veut qu'il n'y ait, dans les textes, "aucune ambiguité ou incertitude".
Les premières vraies grammaires et les premiers dictionnaires datent du XVIe siècle.
Au XVIIe, avant la Révolution Française, on envoie à Toulouse des parisiens pour relever les "gasconismes". Degrouais écrit un ouvrage de ses notes où il indique, pour chaque gasconnisme, le bien-parler équivalent.
Le latin continue cependant de persister et de se transmettre, essentiellement à travers l'enseignement dans les écoles jansénistes. Mais l'enseignement est un objet de pouvoir et les jésuites finissent expulsés de France en 1764. À nouveau, volonté du roi de passer par le français pour la construction de la nation.
La Révolution Française, elle, va d'abord uniformiser les unités et définir de nouveaux termes pour remplacer d'anciens (tout ce qui a trait aux taxes, impôts, fonctions administratives...). Les propositions de l'Abbée Grégoie, qui veut explicitement "anéantir les patois", n'est que la prolongation de ce qui a commencé plusieurs siècle avant. Cette uniformisation de la langue marque aussi la volonté, jusque là ignorée de la politique, d'organiser l'instruction et l'apprentissage, mais aussi de favoriser les échanges économiques.
Je n'ose penser que tu aies écrit ce que tu as écrit dans un but uniquement trollatoire : ça ne te ressemble pas. Mais, d'un autre côté, tu es suffisamment cultivé pour ne pas connaître au moins les grandes lignes de ce que j'ai résumé... du coup, je me demande que nous a valu ta remarque
