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NilLe 04/02/2016 à 18:11
Je ne veux rien dire de plus que corriger ton troll qui veut faire porter à la République un tord qu'elle n'a pas, c'est tout...

On va dévier, mais...

L'usage médiéval fonctionnait dans une société qui n'était que peu mobile. D'ailleurs, chaque fois qu'il y a eu création de mobilité, il y a eu hégémonie linguistique. Que ce soit pour des raisons militaires, scientifiques, économiques ou commerciales. La dimension judiciaire et politique arrive généralement après, parce qu'il y a un besoin issu d'une situation donnée par une des raisons précédentes (on légifère rarement sans raison, même si c'est une mauvaise raison.
C'est l'arrivée de la modernité, des déplacements facilités avec les inventions qui se succèdent, qui font qu'il devient progressivement indispensable de fixer la langue. Revenir en arrière, c'est régresser sur de nombreux points.
Avoir des dialectes, c'est ne plus permettre de se déplacer. C'est ne plus permettre à un enfant de suivre sa scolarité en des lieux différents si ses parents doivent se déplacer (autant on peut imaginer un lycée français à Athènes, autant tu imagines une école primaire occitane à Brest pour les délocalisés ?!). C'est devoir recréer une langue des sciences et du commerce (déjà que c'est un peu le cas avec l'anglais) lorsqu'un chercheur d'un laboratoire doit aller travailler dans un autre labo... c'est devoir avoir google.oc, google.bz, google.prc et google.chti au lieu de google.fr
very (./24) :
Sur le fond, le français le plus beau, sophistiqué et précis était celui du Grand Siècle, et de loin. Depuis Rousseau c'est une décadence perpétuelle, qui s'empire continuellement, seules quelques têtes surnagent ici et là, éphémères réincarnations anachroniques de ce que fût cette langue, la plus belle du monde.
C'est renier l'Oulipo, c'est renier Vian, c'est renier Camus, c'est renier Tournier... Et si tu regardes du temps de Rousseau (que je trouve personnellement imbitable, mais ce n'est qu'un avis personnel), en valeur absolue, il n'y a pas plus de "têtes qui surnagent", tout simplement parce que l'accès au français ne permet pas l'émergence de plus d'écrivains de qualité (c'est quelque chose qu'on a aussi en musique au XVIIIe siècle : les compositeurs ne sont pas ceux qui sont doués, mais ceux qui ont eu accès à la connaissance et qui ont des passe-droit).
very (./24) :
Si mes deux écrivains préférés du XXém sont Céline et Cioran, je pense que c'est en bonne partie grâce à leur approche de la langue. Chacun dans un genre très, très, très différent, ils apportent une fraicheur, une liberté extraordinaire dans une langue alors très sclérosée.
Il n'y a pas plus sclérosé que Céline dans son usage de la langue. Sa modernité et sa liberté ne sont qu'apparentes, et son style est bouffi de son ego de dépressif qui aurait mieux fait d'aller consulter que d'écrire. Il fait un mélange du sous-Proust et sous-Joyce, en n'en gardant que le pire, et sombre dans la facilité d'une façon déconcertante (on est en 32 quand sort Voyage ; c'est un bouquin qui a le goût de la fin du XIXe siècle sans en avoir la saveur...).