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ZerosquareLe 02/09/2016 à 10:18
Nil (./40) :
Je ne suis pas sûr qu'elles s'en sortent mieux, en fait.
Si. C'est loin d'être parfait, mais toutes les boîtes un minimum sérieuses ont une meilleure gestion que celle que tu décris (au pire, ils se font avoir les premières fois, mais ça ne continue pas indéfiniment).
Nil (./40) :
privé ou public, c'est souvent l'Etat qui finit par mettre la main à la pâte pour compenser... parce que, finalement, des choses comme ce qui a pu se passer dans les banques avant (et même après) 2008, c'est au moins aussi pire...
Ça n'a pas vraiment de rapport. Le repêchage d'une entreprise par l'État, c'est quelque chose d'exceptionnel, qui ne concerne que les très grosses boîtes dans lesquels l'État est actionnaire, ou qu'il estime (à tort ou à raison) que les intérêts nationaux sont en jeu. Dans la très grande majorité des cas, une boîte privée qui coule, c'est tant pis pour sa pomme. Et pour ton exemple des banques, ce n'est pas tant de la mauvaise gestion que du calcul : si tu sais que tu peux gagner énormément si tu réussis, et qu'on va te repêcher si tu échoues, tu peux te permettre de prendre des risques énormes.
Ca ne fonctionne pas toujours, et quand ça merde c'est pire que tout, il suffit de voir la Bérézina du logiciel de RH/Paye de l'armée. Dans l'enseignement supérieur, par exemple, on a des logiciels de gestion nationaux proposés par une agence d'état (développés par des prestataires extérieurs sur marché), mais ils ne sont pas imposés. Du coup, certains établissements ont des logiciels développés en interne, d'autres des logiciels développés par des éditeurs tiers, d'autres encore tout ou partie d'une suite logicielle développée par certains établissements (et, pour pouvoir y avoir accès, il faut s'engager à participer à son développement). C'est peut-être du gaspillage en théorie, mais en pratique ça permet d'éviter "la solution unique qui fout une merde monumentale en cas de crash", et ça permet à l'agence nationale de peser sur les négociations avec les prestataires puisqu'il y a une concurrence externe de fait (et, de toutes façons, certains petits établissements ne sont pas en mesure de payer le coût des licences d'exploitation et/ou d'infrastructure pour certaines des applis nationales, en particulier celles qui sont sur souches SAP).
Encore une fois, c'est du raisonnement à l'envers : tu pars du principe qu'il y a des risques importants que ça foire, et donc que le rafistolage avec des bouts de ficelle est un avantage. Dans une conduite de projet normale, on part du principe que le projet va réussir et on met les moyens qu'il faut pour ça (dossier solide, moyens adaptés, supervision, et pénalités contraignantes si ça foire).

C'est "amusant", ton discours me rappelle celui d'un copain qui travaille dans une grosse société ferroviaire française (grin) : il a tellement internalisé les dysfonctionnements de son entreprise qu'il ne se rend même plus compte qu'ils sont anormaux - et que les considérer comme inévitables, c'est le meilleur moyen qu'ils ne soient jamais résolus.