Folco (./395) :
Autre chose, certains ont versé leurs sangs côté à côte depuis des générations, d'autres se massacraient encore dans un passé récent. Ca crée des incompatibilités...
Bof. Les cathares ont été massacrés. Les Protestants ont subi des exactions (je pense que c'est d'ailleurs quelque chose qui explique nos divergences profondes quant à la prétendue unité de la France : ici, on 'a pas oublié la croisade des albigeois ni les guerres de religions ; même si c'est de l'histoire, même si c'est du folklore, on sait que Louis XIII a repris Montpellier après un siège difficile, et que la ville en porte encore les stigmate dans le centre historique) - je ne dis d'ailleurs pas que les protestants n'aient pas versé dans la violence, c'est loin d'être le cas ^^. On n'oublie pas non plus que la langue d'Oc, puis les gasconismes ont été interdits, parfois avec violence, et ce de François jusqu'au XIXe siècle. Des morceaux de la France ont été rattachés dans le sang. On a été en guerre contre les allemands, les anglais, les espagnols, les italiens et Erasmus est une des nombreuses façons de passer outre... les incompatibilités, il y en a et il y en aura toujours tant qu'on verra l'étranger comme un ennemi ; penser qu'on est exempt de multiculturalisme, tant dans notre histoire que dans notre présent, c'est se masquer les yeux et vouloir une facilité qui n'est de toutes façons pas la réalité. Mais à partir du moment où on le voit comme un autre soi-même (ou comme un enfant de Dieu, ou comme une possible réincarnation de soi, ou quelle que soit la façon d'entrer en empathie avec l'autre), ça change pas mal de choses.
Le fait que certains disent que leur culture ou leur religion est incompatible avec notre constitution et nos lois... soit, mais je connais nombre de catholiques qui pensent de même sur de nombreux points. Il y a même des maires qui ont dit qu'ils se mettraient hors la loi plutôt que de la respecter, au nom de leurs convictions (et qui le font). Je crois que donner l'exemple avec l'acceptation de l'autre, le dialogue et le compromis est indispensable.
Ca ne veut pas dire que ce soit facile, ni qu'on ait forcément envie de le faire. Il y a des gens différents de moi que je n'ai pas envie de côtoyer (et je ne le fais pas). Personnellement, les gros beaufs qui boivent de la bière le weekend après-midi devant un match de foot ou de rugby, ce n'est pas le genre de contact que je cherche et je me sens souvent plus proche d'un·e personne de culture arabe que d'un gros beauf (mais y en en a aussi de culture arabe, du coup eux je les évite aussi

).