Kevin Kofler (./691) :
On voit quel genre de pays "égalitaire" la Corée du Sud est.

Rappelons que le principe d'égalitarisme tel que mis en oeuvre dans les différents pays qui se proclament ou se sont proclamés du marxisme/communisme se résume plutôt à un nivellement par le bas, les intellectuels et personnes ayant plus globalement une éducation supérieure à la moyenne ayant besoin d'être rééduqués (sauf si on est le fils d'un dirigeant/dignitaire et que l'on part faire ses études en Suisse ou autre lieu de dépravation afin d'assouvir sa soif de sports US décadents).
Ça va, la schizophrénie ne commence pas trop à titiller ? D'un coté se plaindre et critiquer les personnes n'ayant même pas le bac ou fait d'études supérieures, de l'autre idéaliser des régimes qui t'enverraient en camp de rééducation ? D'un coté, râler contre la dictature de ceux qui se lève tôt sur le changement d'heure, de l'autre glorifier des régime ou la valeur travail est poussée à l’extrême mais dans le sens travail à l'usine, et pas sur des horaires libres ou embauche à dix heure...

Revenons un peu à la source du marxisme et du livre d'origine. Probablement que "Le Capital" avait une certaine acuité à sa parution dans le contexte de l'époque et certaines critiques sont surement encore d'actualité, mais rappelons que l'opposition fondamentale était entre patronat et ouvriers. D'un coté, le monde à changé depuis, le secteur ouvrier a perdu beaucoup de poids dans les économies occidentales au profit du secteur tertiaire, que des avancées ont eu lieu en faveur d'une plus grande justice pour les employés/ouvriers (temps de travail, congés payés...), et que globalement le problème n'est plus sur une opposition patrons/ouvriers (ou employés) mais plutôt sur la structure et le modèle capitalistique qui dans ses pires dérives revient à aliéner l'homme par l'homme (histoire de faire un lien avec Marx). Paradoxalement, l'usine du monde se trouve plutôt dans un pays qui se réclame du communisme, mais je n'ai pas l'impression que les ouvriers sont vraiment considérés... en tout cas selon la définition du marxisme...
Puisqu'on est dans les paradoxes, "Le Capital" dénonçait l'aliénation de l'homme par le travail et dans son idéal de révolution, Marx pensait que la révolution ouvrière aurait lieu dans un pays industrialisé (Allemagne, France, Grande Bretagne...) et au final, c'est en Russie qu'elle a éclatée, Russie qui était probablement un des pays les moins ouvriers, mais plutôt agricole, donc parmi les moins concernés par les théories de Marx, mais ça n'a pas empêché certains révolutionnaires de s'appuyer sur le mécontentement du peuple qui avait de toutes autres raisons pour prendre le pouvoir, et le confisquer par la suite. Idem pour les autres expériences se réclamant du communisme, je n'ai pas en tête de pays ou il s'agit à l'origine d'une révolte ouvrière... Il doit y avoir quelque chose qui cloche quelque part, soit que les pays industrialisés ne sont finalement pas l'enfer décrit (ou ont su évoluer) et que donc Marx était un peu à coté de la plaque, soit que les pays qui se disent communistes ne le sont pas (ou ne l'étaient pas) tant que ça finalement et que c'était juste une couverture pour s'approprier le pouvoir. Ou probablement un mix des 2...

Pour revenir au sport et au sujet, ce n'est pas tant les sanctions que je voulais mettre en avant mais le fait qu'en Corée du Nord également ou en ex pays de l'Est d'ailleurs, les sportifs ne sont pas considérés égaux selon leur réussite. Une médaille d'or ou un titre et c'est l'assurance d'un logement, d'une voiture, de devenir un cadre du régime ou autres avantages que ceux qui ne gagnent pas n'auront pas. Alors critiquer le manque d'égalitarisme de la Corée du Sud parce que dans ces textes/us et coutumes, un médaillé (dans le cas présent dans une compétition de foot - le sujet avait déjà été évoqué avant la compétition et celà ne concerne pas qu'un joueur mais l'équipe, le seul truc, c'est qu'un des joueurs est professionnel en Angleterre et atteignait la limite, du coup son nouveau club l'a libéré alors que son ancien refusait : à la limite le scandale est là) est dispensé de servir sa nation via le service militaire pour services rendus à la nation (quelque part, ça s'équilibre, le but est bien de rendre à son pays ce qu'il a fait pour nous - mais pour ça, il faut avoir fait son service militaire pour comprendre peut-être, j'avoue que je pensais peut-être différemment quand j'étais un gamin idéaliste)