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NilLe 04/10/2018 à 15:03
Arvi89 (./38) :
Les avions par 3xemple c'est de plus en plus stricte, malgré l'avancement de la technologie. Mais peut-être on n'aurait pas dû mettre de pilotage automatique dans les cockpit non plus, ça deresponsabilise les pilotes ?
L'aviation a un rapport au risque historique (et quasi irrationnel), peut-être parce que voler n'est pas naturel pour l'homme, peut-être parce qu'on sait qu'il n'y a aucun moyen de s'échapper si ça merde.
En voiture, les accidents sont paradoxalement mieux acceptés. Peut-être aussi parce que, jusqu'à présent, le responsable de l'accident c'est celui qui conduit, donc quelqu'un qui est proche des éventuels passagers. Et qu'on imagine inconsciemment qu'on doit pouvoir avoir plus confiance en un proche dont on connaît les capacités et les limites qu'en un inconnu dont on ne connaît, par définition, rien.

Ensuite, l'assistance à la conduite, en voiture, n'a pas été vue comme centrale, mais comme un bonus. Du coup, elle a été pensée comme un bricolage qui permettait d'offrir une option en plus aux clients. Ces options ont été intégrées, à des tarifs donnés. Alors que ces options deviennent centrales, il faudrait revoir totalement les processus de validation et de sécurité, sauf que ça ferait exploser les prix, ou régresser en terme de fonctionnalités (c'est exactement le même problème qu'avec l'IoT), ce qui n'est commercialement pas viable. Donc on admet un cadre technique faible à tous les niveaux (de la conception à l'utilisation) parce qu'on accepte de payer moins cher quelque chose de moins bon, pour l'avoir quand-même (en fait, ce n'est pas tout à fait vrai, puisqu'il n'y a même pas d'alternative de qualité : on accepte ça non seulement pour l'avoir quand-même, mais aussi parce qu'il n'y a pas d'offre de qualité avec un haut niveau de certification).
Du coup, comme avec l'IoT, on est content, on a notre gadget, on accepte qu'il soit moyennement fiable.
Ça va aussi, cela dit, avec le modèle économique de l'industrie automobile d'aujourd'hui, qui s'est calqué sur celui de l'informatique : la durée de vie d'une voiture est peu ou prou prévue pour être la même que celui d'un ordinateur. Du coup, comment défendre l'idée d'avoir un dispositif hyper sécurisé qui coûte un bras pour un véhicule qui va durer 5 ans, peut-être 7-8 au mieux, là où un avion peut voler non seulement beaucoup plus longtemps, mais avec un nombre de km au compteur incommensurablement plus élevé...