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MeowcateLe 02/01/2019 à 17:13
Si nous avons des points communs, je vais supposer que tu passes du temps seul parce que tu t'y sens plus en sécurité.
Si c'est le cas, dans ces moments de solitude, comment perçois-tu ton environnement ? si tu pouvais passer 10 ans sur une île déserte, en sachant que tu n'y croiseras jamais personne, penses-tu que tu te sentirais moins agressé par ces crises, ou la présence de la société n'est pas pour toi un facteur aggravant ?

paul78z (./4) :
je suis accro aux anxiolytiques que l'on m'a aussi donné sous la contrainte, lors d'une hospitalisation en HP
C'est aussi pour cela que j'ai choisi de travailler sur moi plutôt que d'être suivi. Sans doute mes crises étaient bien moins graves, ou que j'ai su mieux les canaliser. Mais il n'empêche que c'est effrayant de penser que l'on puisse légalement vous priver de force de sa "normalité" parce qu'elle diffère d'autrui.
La chimie du cerveau est encore bien mal connue (on sait faire des médicaments contre les maux de crâne, mais on ne sait pas pourquoi ça les guérit... et encore moins ce qui les cause à l'origine). L'on pourrait s'inquiéter des effets secondaires de ce genre de traitement. Et je ne voudrais pas t'en parler au risque d'augmenter tes inquiétudes si je ne me doutais pas qu'au bout de 20 ans, et à la façon dont tu en parles, tu en es conscient malgré tout.

(avant de continuer : je lis, je m'informe, mais je n'ai pas le début d'un semblant d'autorité dans le domaine)

Pour de bonnes études supplémentaires pour tout cela, il faudrait un large panel de patients sur qui effectuer de larges batteries de test, en trial-and-error, mais non seulement ce ne sont pas les patients les plus coopératifs, mais en plus ce genre de maladie elle-même est déjà bien rare.
Quelque chose de fascinant sur la schizophrénie cependant est que statistiquement, elle toucherait une personne sur 100, et "c'est tout". On n'a pas trouvé de facteur déterminant comme le sexe, l'âge, la situation sociale, la région de résidence... C'est une étonnante loterie. Pour autant cette statistique regroupe des cas légers et les cas lourds. Tout le monde peut en être atteint, énormément le sont d'ailleurs certainement sans en avoir conscience bien sûr. Partant de là, il serait sans doute plus aisé d'avoir des sujets pour l'expérimentation, mais là encore contrairement au physique, ce genre de maladie est difficile à déceler tant qu'elle ne s'est pas gravement manifesté. Même un cancer peut être décelé lors d'un examen pour d'autres raisons médicales, et des tests préventifs existent. Mais on ne va pas rendre une visite annuelle à un psychiatre pour toute la population histoire de voir si tout va bien là-haut. Sans oublier que c'est une branche de la médecine très récente dans l'histoire de l'humanité, et que tout est encore à faire. Tout ce qu'on peut faire pour tenter des traitements est, plus ou moins, l'expérimentation sur des cas lourds et identifiés.

Pour ma part, curieusement, je crois que c'est la perception d'hallucinations mineures qui m'ont poussé à m'intéresser à la réalité virtuelle et aux rêves lucides assez jeune. Transformer une particularité en intérêt. J'en ai tiré ma maxime, "La réalité c'est très surfait".