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The_CUrELe 28/09/2020 à 17:29
Brunni (./8) :
C'est dommage, on dirait que tu réponds sur les mots plutôt que le fond. J'ai utilisé le terme de valeur sociale volontairement, car au final oui il y a une classification sociale en fonction de ce que es perçu comme apportant à la société. La condition humaine historiquement c'est de vivre dans des tribus, dépendant des autres à moins de savoir tout faire soi-même. Ces jeux de validation sociale ont existé de tout temps, et font partie du côté "animal social" de l'humanité. Tu peux te plaindre de la façon dont l'évaluation sociale est faite, mais elle a existé de tout temps et devoir jouer des coudes n'a rien de nouveau. Je suggère aussi que cette évaluation sociale n'est pas si mauvaise que ça, et qu'ayant eu la chance de cotoyer certaines de ces élites je trouve que la société ne leur offre pas tant que tu ne penses pour diverses raisons. Aussi grosses que ces sommes paraissent pour quelqu'un de non-avisé, l'argent est extrêmement peu efficace pour obtenir certaines choses particulièrement difficiles d'accès aux élites de façon inhérente (respect, confiance, intimité, etc.).

Parce que si on n'est pas d'accord sur le sens des mots on ne peut parler du même fond.
Si je ne comprends pas ce que tu dis comment veux-tu que je réagisse sur le fond?
Quant à "valeur sociale" non ça marche pas en ce sens, pas avec ta comparaison parce qu'on pourrait y lire qu'un con de prof ça sert à rien mais qu'un informaticien c'est utile.
Donc oui je réagis aux mots parce que si je pige pas tes formules je peux pas te répondre.
Et ton terme de valeur sociale accepte implicitement l'utilitarisme contemporain, alors qu'il est absurde puisqu'au bout du compte il sous-paye les indispensables et sur-paye les incompétents.
Donc non, je maintiens qu'il faut aussi livrer une guerre des mots sinon on ne vaut pas mieux que ceux qu'on critique.

Sinon si tu veux qu'on parle du fond, j'ai vu des élites aussi, le pognon n'est qu'un outil, si c'est le seul outil des élites que tu as connues, ce sont de bêtes parvenus.
Elles n'ont pas besoin du respect, confiance ou intimité dont tu parles, c'est incompatible avec leurs systèmes.
Citizen Kane c'est pas un cas fréquent.
Et non je pense que la validation sociale contemporaine dont tu parles n'est pas un invariant existential, la manière dont elle se joue est une évolution possible parmi d'autres et toutes les sociétés ne fonctionnement pas comme la nôtre. Sinon ça revient à dire qu'on était la conclusion logique de l'humanité, que notre système malade est la fin de l'histoire, donc que le capitalisme tardif cancéreux était inévitable.
Donc sur le fond je suis pas d'accord non plus, parce que j'y vois le fatalisme résigné du libéralisme cancéreux.

The_CUrE (./7) :
Non c'est pas ce que je dis sur le réconfort.
Je dis que quand on arrive chez soi déjà lessivé et juste bon à dormir, y a un stade où notre propre existence nous échappe.
J'étais comme ça longtemps donc je sais bien. Je pense que ce n'est pas le cas de la majorité des gens sinon on serait plus proche d'une révolution.[/quote]

Je crois au contraire que la sidération permanente nous aveugle à notre propre condition, à courir dans un tunnel.
Et justement ce niveau d'épuisement sape la possibilité même d'une volonté de révolte, à défaut de révolution, du moins tant qu'on n'est pas acculés.

[quote][quote]The_CUrE (./7) :
L'autre chose que tu oublies c'est qu'un prof n'a pas les mêmes ouvertures à la corruption.
Tu peux préciser ?[/quote]
Un prof à la rigueur ça truque les notes et ça manipule ses élèves.
Un informaticien (puisque tu parlais de corruption), ça peut faire fuiter des données plutôt explosives. Ou bien accéder à des données bien planquées.
Ça ça se monnaie bien plus cher que passer de 10 à 15 de moyenne annuelle par magie.
En plus souvent le prof est mal payé et c'est obtenu non pas à la négo mais en faisant pression sur lui.