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The_CUrELe 18/12/2020 à 12:07
Il est quasiment impossible de le déterminer ce niveau d'engagement personnel sain.
Il fluctue avec ton humeur, ta fatigue, tes interlocuteurs.

Et si tu fais un job que tu n'aimes pas plus que ça pour payer les factures, à terme tu feras partie du problème.
Mais si tu te donnes à fond et qu'en face c'est zobi, tu seras la cause de tes problèmes.

Les conseils sur l'engagement personnels sont dangereux, parce qu'il n'y a aucune règle universel sachant que tous les paramètres sont énormément variables.

Une semaine ma promo me fait une semaine de cours de merde, la suivante elle a la pêche et ça se passe du tonnerre.

Une semaine ton projet stagne et tout le monde le sabote sans s'en rendre compte, la suivante ça marche (je dis pas des miracles, je dis qu'ils sont un peu plus attentifs).

Et d'autres fois tu te trimballes une brêle de compétition qui coule tout ce qu'il touche et tu peux pas t'en défaire.

Et comment tu veux ne pas angoisser si on te colle sur le dos la responsabilité de la chose?
Institutionnellement on tient le prof responsable du niveau des élèves même si leur vie familiale est un maelström mortifère. Quand les devoirs sont pas rendus c'est de ta faute aux yeux de l'institution, et ta direction y a une chance sur deux qu'elle prenne pas ta défense (j'ai encore du droit à une petite remarque en coin en plein conseil de classe sur ma cadence de publication des notes).
Au bureau le sport national c'est de trouver à qui faire porter le poids des projets foirés ou des processus qui ralentissent.
Comment veux-tu ne pas angoisser quand ton job t'épuise pour apparemment rien d'autre que ton salaire dans des ambiances négatives?

Mais on te demande déjà l'impossible partout, le management ne fonctionne plus sur les compétences mais sur les objectifs, ils doivent être remplis quoi qu'il en coûte.
Et dans l'enseignement on te demande tout et son contraire sur les élèves (genre le dirlo se paye l'emmerdeur, t'es au courant de rien, et d'un coup au conseil de classe on t'apprend qu'il a toutes les circonstances atténuantes).
L'info est biaisée d'office et soit tu te désengages et ça va mal se passer (parce que toi tu fais juste ton taff -limite une grève du zèle, et le groupe panique parce que tu t'en extrais), soit tu te casses ailleurs mais le cycle recommencera, aller ailleurs c'est toujours espérer mieux, sinon on ne bougerait pas on s'y accoutumerait et on ferait juste assez (mais est-ce que ce n'est pas un drain aussi que de sans arrêt refouler?).

En plus il faudrait que toutes les personnalités soient les mêmes avec les mêmes vécus psychiques, or c'est pas le cas, chacun a un taux d'engagement plancher tellement variable que ça se recalcule quasiment quotidiennement.

Honnêtement, plutôt que de donner ce genre de conseils de développement personnels vagues, mieux vaut ne rien dire ou donner des outils pour percevoir quand ils se rendent malades.

C'est une des raisons pour lesquelles je refuse au développement personnel le droit de se réclamer de la philosophie.
Sinon le Canada Dry c'est du whisky.