21Fermer23
ZerosquareLe 28/02/2025 à 21:51
flanker (./21) :
À nouveau, ce n'est pas une backdoor (même si c'est vachement plus sexy de parler de backdoor).
C'est un mécanisme délibéré, introduit dans un système de sécurité censé protéger des informations confidentielles, permettant à une personne non autorisée par le propriétaire des données à y avoir accès, et ce sans laisser de traces visible par ledit propriétaire. Si tu considères que ce n'est pas la définition d'une backdoor, ça y ressemble quand même sacrément beaucoup. Ou alors, tu considères que si on sait qu'elle existe, ou qu'elle n'est censée être utilisée que par des personnes bien intentionnées, alors ça compte pas ?

Quoi qu'il en soit, ça ne change pas le fond : le fabricant de ma TV connectée dirait sûrement aussi que la télémétrie qui leur dit ce que je regarde est une feature et non un bug, mais concrètement ça me fait une belle jambe.

flanker (./21) :
Et le potentiel commercial d'un truc qui ne concerne qu'un pouillème des utilisateurs doit être très limité.
Tu n'as pas compris. Si Apple a la possibilité technique de déchiffrer les messages, qu'est-ce qui les empêche de décider un jour de l'utiliser sur les messages de tout le monde ? Ce n'est peut-être pas leur politique actuelle, mais une politique d'entreprise, ça se change.

flanker (./21) :
Mais là, tu pars du principe que la sécurité individuelle prime par rapport à la sécurité collective.
Non. Si je pensais réellement que les choses étaient aussi binaires, ça serait nettement plus simple à formuler : "interdiction aux policiers d'utiliser tout moyen d'enquête qui serait considéré illégal si c'est un citoyen qui l'utilisait", et basta. Mais ce n'est pas ce que j'ai écrit.

Il y a un équilibre à trouver entre les deux, et je considère que sur ce point particulier, le risque lié à une utilisation abusive est bien plus grand que le bénéfice sociétal. C'est tout.

En d'autres termes (parce que je pressens que la conversation va en arriver là) : oui, je préfère vivre dans une société où il y a quelques attentats qui auraient pu potentiellement être déjoués, mais où il y a des barrières concrètes (et pas juste légales) à une surveillance généralisée de la population, que ce soit par l'État ou par qui que ce soit d'autre. Et c'est un arbitrage qui ne me pose aucun problème de conscience.

flanker (./21) :
C'est là que je ne suis pas d'accord : certes, il y a plein de choses qui existent en théorie. En pratique, ce n'est pas le cas.
Dans un monde où certaines agences de renseignement font de l'interception systématique, déchiffrement et analyse de communications à une échelle planétaire, de l'individu lambda au chef d'État, avec quasiment zéro contre-pouvoir...
Où les politiques font des trucs illégaux et/ou contraires aux intérêts nationaux à tour de bras, sans conséquence (bon, de temps en temps on leur donne un bracelet électronique, à la place d'une Rolex)...
Où les grosses boîtes usent de stratégies illégales en tout connaissance de cause, parce qu'elles savent qu'elles s'en sortiront avec des amendes ridicules comparé au bénéfice indu obtenu...

je trouve ta position, comment dire, légèrement optimiste (mais c'est normal, tu es Flanker tongue).