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veryLe 23/11/2009 à 21:04
Nil (./47458) :
Ben... tu peux très bien poursuivre un idéal du "mieux" tout en sachant que ça ne sera pas simple, voire même irréalisable (pour toi ou pour l'Avenir).

Je trouve Hippo très triste, parfois, dans sa façon de percevoir les choses ; (note que j'ai aussi parfois l'impression que tu l'es dans ton cynisme). je le trouve de plus en plus hyper-déterministe, désabusé voire fataliste. En fait, je préfère être idéaliste ET naïf, je crois mod.gif .


En gros, parce que bon faut quand même bien croire, être gentil et rêver de bisounours, hein, aller hop tu préfères une incohérence intellectuelle que de voir les choses en face; voir carrément de te mettre des oeillères pour te forcer à être naïf.
J'ai compris depuis longtemps qu'à titre individuel, être volontairement naïf (consciemment ou inconsciemment, mais en y mettant du sien ) était la manière la plus simple de supporter la vie. J'ai toujours senti, pour ma part, que l'homme est grand quand il refuse cette soumission, ce rabaissement au niveau de l'animal. Mais ça le met effectivement dans une position difficile, d'équilibriste, quasi surhumaine, sûrement intenable sur le long terme pour toute une communauté/cvilisation/culture.

Je considère par ailleurs que le génie et la maladie mentale de l'Occident, c'est ce trait férocement présent dans l'imaginaire occidental, le non à la vie comme dirait Maffesoli, c'est-à-dire le refus de la vie telle qu'elle est, au nom, bien sûr, d'un idéal qui serait atteignable ou approchable, dans l'Avenir ou l'Au-delà. ( la modernité occidentale correspond bien sûr au mouvement qui d'un idéal dans l'au-delà passe à un idéal dans l'Avenir => d'où une vision messianique de l'Histoire qui fonde toutes les idéologies modernes, etc. ). Ce non à la vie pathologique provient bien entendu du christianisme. (la plus belle illustration est le mundus est immundus saint-augustinien )

En fait des fois j'aimerais bien croire, c'est-à-dire être un peu naïf donc idéaliste, mais bon j'en suis incappable. J'y arrive pas. Mon cerveau part trop en couilles tout le temps. Même avec la fille que je croyais aimer dans mes bras ou en train de baiser, au bout de 5 minutes mon cerveau sécrète un "pff je m'emmerde..." ou pire. Reste plus que quelques excitations physiques ici et là, et des excitations intellectuelles/émotionelles/artistiques. C'est triste tout ça. On est les produit d'une époque triste, d'un monde amorphe qui ne croit plus à rien au fond et à pleins de conneries en surface, d'une modernité mourante qui n'a strictement plus rien à proposer, qui ne peut plus fournir aucune raison de mourir ou de vivre.
D'un autre coté c'est une situation excitante intellectuellement; on vit une période charnière, absolument historique.

Bon cependant je sais être joyeux et bon vivant ! Aimer la sensualité de la vie, pas de problème. Mais dès que j'intellectualise quelque chose, dès que je vais plus loin que "j"aime", je donne dans le cynisme parce que le monde est comme ça... ni bon ni mauvais, mais cru, amoral, souvent deçevant.


Sinon, normal après tout, t'as un comportement de croyant.




Ha puis sinon on peut tout à fait poursuivre une éthique personelle dans une activité/domaine/vie sans du tout penser que sa réalisation parfaite et moralisée puisse être un "idéal" réalisable de la cité. C'est totalement orthogonal. (déjà parce que l'étique est personnel alors que l'idéal plutôt communautaire )