Tu sais, l'ISF n'est pas un impôt sur le revenu, mais sur le patrimoine... Il suffit que tu sois très économe et un couple peut devenir imposable à l'ISF assez rapidement.
La barrière est à 700000 euros. Un appartement pour quatre à Lyon (F4) avoisine aujourd'hui les 350000 euros. Tous les propriétaires, rien qu'avec ça, sont déjà à la moitié du capital nécessaire. Tu ajoutes l'épargne, la voiture, un héritage (eh oui, ça arrive), et on s'y retrouve très rapidement.

Je prends l'exemple d'une amie de mes parents. Elle hérite d'une propriété viticole dans proche banlieue de Montpellier. Il ne s'agit pas d'un château, mais d'un vieux mas un peu pourri, de quelques dépendances et de beaucoup de terrain. Vu le prix du m² dans la région, elle se retrouve assujettie à l'ISF (alors qu'elle est en CES, donc n'est même pas imposable sur ses revenus). Vu qu'elle n'exploite pas les terres parce que ça n'est pas rentable, ça ne passe pas en biens professionnels. Elle se dit - à contrecoeur - qu'elle vendrait bien certaines parcelles à des promoteurs, mais voilà, un projet depuis des années de modifier la digue du Lez (le fleuve-rivière qui traverse Montpellier) rendrait potentiellement la zone non constructible, voire non habitable. Donc personne n'en veut.

Elle a donc à son patrimoine une possession qu'elle ne peut pas exploiter, n'a que des revenus de misère, et est soumise à l'ISF.

Je ne suis pas du tout partisan de S. Royal (pour certaines raisons qui ne sont pas à étaler ici), mais vu les salaires qu'ils doivent percevoir à eux deux avec leur rôle politique (j'imagine 2500 euros par an, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins), vu l'inflation du prix de l'immobilier, ça ne me surprend pas plus que ça qu'ils soient touchés par l'ISF.