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Bonjour, mon proffesseur ma posé une série de question sur "le supplément au voyage de bougainville" (Chapitre 3) :

Je vois que ma fille est contente de toi, et je te remercie. Mais pourrais-tu
m'apprendre ce que c'est que le mot religion que tu as prononcé tant de fois et
avec tant de douleur ?
L'AUMONIER - Qui est-ce qui a fait ta cabane et les ustensiles qui la
meublent ?
OROU - C'est moi.
L'AUMONIER - Eh bien, nous croyons que ce monde et ce qu'il renferme
est l'ouvrage d'un ouvrier.
OROU - Il a donc des pieds, des mains, une tête ?
L'AUMONIER - Non.
OROU - Où fait-il sa demeure ?
L'AUMONIER - Partout.
OROU - Ici-même ?
L'AUMONIER - Ici.
Denis Diderot (1772), “Supplément au voyage de Bougainville” 22
OROU - Nous ne l'avons jamais vu.
L’AUMONIER - On ne le voit pas.
OROU - Voilà un père bien indifférent. Il doit être vieux, car il a du moins
l'âge de son ouvrage.
L’AUMONIER - Il ne vieillit point. Il a parlé à nos ancêtres, il leur a
donné des lois, il leur a prescrit la manière dont il voulait être honoré ; il leur a
ordonné certaines actions comme bonnes, il leur en a défendu d'autres comme
mauvaises.
OROU - J'entends; et une de ces actions qu'il leur a défendues comme
mauvaises, c'est de coucher avec une femme ou une fille. Pourquoi donc a-t-il
fait deux sexes ?
L’AUMONIER - Pour s'unir, mais à certaines conditions requises, après
certaines cérémonies préalables, en conséquence desquelles un homme appartient
à une femme et n'appartient qu'à elle, une femme appartient à un homme
et n'appartient qu'à lui.
OROU - Pour toute leur vie ?
L’AUMONIER - Pour toute leur vie.
OROU - En sorte que s'il arrivait à une femme de coucher avec un autre
que son mari, ou à un mari de coucher avec une autre que sa femme... Mais
cela n'arrive point, car puisqu'il est là et que cela lui déplaît, il sait les en
empêcher.
L’AUMONIER - Non, il les laisse faire, et ils pèchent contre la loi de
Dieu, car c'est ainsi que nous appelons le grand ouvrier ; contre la loi du pays,
et nous commettons un crime.
OROU - Je serais fâché de t'offenser par mes discours, mais si tu le
permettais, je te dirais mon avis.
L’AUMONIER - Parle.
OROU - Ces préceptes singuliers, je les trouve opposés à la nature, contraires
à la raison, faits pour multiplier les crimes, et fâcher à tout moment le
Denis Diderot (1772), “Supplément au voyage de Bougainville” 23
vieil ouvrier qui a tout fait sans tête, sans mains et sans outils ; qui est partout
et qu'on ne voit nulle part ; qui dure aujourd'hui et demain et qui n'a pas un
jour de plus ; qui commande et qui n'est pas obéi ; qui peut empêcher et qui
n'empêche pas. Contraires à la nature, parce qu'ils supposent qu'un être sentant,
pensant et libre peut être la propriété d'un être semblable à lui. Sur quoi
ce droit serait-il fondé ? Ne vois-tu pas qu'on a confondu dans ton pays la
chose qui n'a ni sensibilité, ni pensée, ni désir, ni volonté, qu'on quitte, qu'on
prend, qu'on garde, qu'on échange, sans qu'elle souffre et sans qu'elle se plaigne,
avec la chose qui ne s'échange point, qui ne s'acquiert point, qui a liberté,
volonté, désir, qui peut se donner ou se refuser pour un moment, se donner ou
se refuser pour toujours, qui se plaint et qui souffre, et qui ne saurait devenir
un effet de commerce sans qu'on oublie son caractère et qu'on fasse violence à
la nature ? Contraires à la loi générale des êtres 1 ;


Voici les questions de mon professeurs :

1-Dégager les mouvement du texte
2- Les caractéristiques du dialogue : Montrez que ce dialogue ressemble à celui d'une pièce de théâtre. En particulier, quelles remarques stylistiques vous permettent de l'affirmer? Quels sont les effets recherchés par l'auteur? Quel rôle joue l'interrogation dans la construction du raisonement ? Néanmoins, peut on affirmer que ce dialogue repose sur une stricte égalité entre ses protagonistes?
3: Un discours particulièrement audacieux : En quoi les thèses d'Orou peuvent sembler particulièrement choquantes pour un occidental et surtout pour un religieux? Quel est l'effet recherché? Que remettent-elles en questions? Quels buts se donnent-elles?

Pour le moment mes pistes sont très faible les voici:
Le dialogue permet l'échange de point de vue, l'enrichissement des thèses et la délibération, il offre la pensée la liberter de se dévelloper librement et interdit le dogmatisme , c'est à dire l'expression d'une pensée unique. Diderot aime l'échange, la réciprocité, la circulation des idées.

J'ai très peu de chose, surtout que je doit réaliser une lecture analytique, j'aimerai vraiment de l'aide !

Mercii