Je me suis fait une réflexion dernièrement, je dois avouer que le monde du JV m'a déçu, mais on peut pas dire qu'on m'avait pas averti. Sauf que c'est valable plus largement que le JV ou même l'info en fait. Je pense en fait que j'aurais eu du plaisir à bosser avec de Yu Suzuki, Miyamoto Shigeru, Yuji Naka, etc. (je ne cite que des japonais, mais ça vaut pour d'autres, juste les noms me viennent pas en tête là).
La raison selon moi ? Le vrai problème c'est d'être coincé dans le carcan de la société. Après 10 ans de recherche de soi et "struggle" je me rends compte d'à quel point la source d'à peu près tous les problèmes de notre époque, c'est que les gens ne vivent pas "librement", par rapport à leurs besoins et envies. La mondialisation et la surconnectivité ne sont pas faits pour aider, on a toujours d'autres à qui se comparer, toujours quelqu'un qui nous inspire, etc. au final on finit par oublier qu'on est capables nous-mêmes de faire quelque chose et que
ça suffit probablement. Un speech que j'ai adoré dernièrement :
(Morceaux choisis:
https://youtu.be/stxVBJem3Rs?t=1971 jusqu'à 34:30)
On a tous dans notre entourage un type qui est à fond sur ses croyances mais qui s'en sort malgré tout. C'est peut être pas la meilleure façon de penser du monde, mais ça suffit pour avoir des résultats. Si vous viviez dans un village et qu'il n'y avait pas Internet, il se pourrait que cette façon de penser soit la plus respectée, ce qui est énorme à l'échelle humaine. Ça suffit pour une vie.
Donc pour revenir au jeu vidéo, les premiers qui sont passés par là n'étaient pas affectés par le carcan de la société, ils pouvaient avoir une confiance absolue en eux, parce que malgré le fait qu'on avait toujours dit que ce serait un marché de niche, etc. ils ont réussi, 100% par eux-même, par leur imagination, par leur process (aussi imparfait qu'il soit) à créer un
marché. On ne peut absolument rien leur dire ni les mettre en doute (ça ne leur empêche pas d'écouter de véritables conseils). Mais ensuite, ceux qui sont venus dans le marché (qui n'en était pas forcément un, prenez l'exemple de l'iPad qui a créé un "marché des tablettes") n'étaient plus du tout libres : ils se sont engouffrés parce qu'ils ont vu une opportunité d'argent. Ils prennent ce qui marchent, et font de cette façon. Problème c'est que si ça paraît une bonne idée, en particulier dans un monde qui dit argent == tout, cette méthode correspond un peu à se mettre derrière quelqu'un en voiture pour bénéficier de l'aspiration. Elle génère beaucoup de peurs invisibles, elle nécessite de toujours avoir ce quelqu'un devant toi, ne te laisse aucun degré de liberté, et ce qui arrive un jour c'est que si tu voulais t'en libérer, tu vas te rendre compte que cette personne devant toi te servait de GPS, de protection, d'inspiration, etc. et que tu es incapable de te débrouiller seul. Aucune quantité d'argent n'aura pu améliorer ta véritable confiance.
Le problème donc d'être le n°2 c'est que tu penses en fait radicalement différemment du n°1. La liberté passe de "je suis obligé de la cultiver au max, de prendre des risques" à "j'en ai 0, il faut que je fasse ce qui marche". C'est vicieux mais cette liberté est exactement la même que celle que tu prends dans la société, à commencer par la politesse la plus basique en allant avec les codes que tu respectes et surtout toutes les inhibitions (je ferais mieux de […]). Et à titre personnel, j'ai cotoyé assez de gens inhibés pour constater qu'ils n'arrivent JAMAIS à rien en dehors du résultat objectif recherché, simplifié à son idiotie la plus extrême ($$$).
Perso fût un temps au Japon (et en Suisse / France avant ça), où je forçais à parler sans politesse (en restant respectueux de l'autre, politesse /= le respect !), sous-communicant "écoute si tu veux me rejeter pour des questions de politesse, VAS-Y, c'est ce que je veux, je n'ai qu'une place limitée pour des amis et je veux qu'ils soient libres, qu'ils me montrent la voie". Je pense en fait que c'est le même esprit qu'on peut vouloir cultiver à titre professionel. Pour en revenir aux types de ce "dock case pour Mac", ils sont juste dans le framework des startups de la SV, ils font le truc parfaitement sans prendre de risque au delà de l'idée initiale, et ça ne touche certainement pas que le marketing. Mon petit doigt me dit que ça doit être assez ennuyeux comme aventure dans l'ensemble.