Hello.
Je pensais que ça vous amuserait de lire le compte rendu de Sébastien Dupuis rédacteur en chef de l'Automobile Sportive, qui est passé à la maison un samedi après midi. Je pense que ma conduite l'a un peu surpris pour un non pilote officiel
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Comme Sylkill a eu la gentillesse de me laisser le volant de son tacot je vais partager mon petit ressenti au guidon de cette chère vieille 996, si mal aimée.
En effet, sortant pour ainsi dire de la 991 (cf. essai dans le Club AS ), la conduite de la 996 me replonge deux décennies en arrière avec délectation. Tout d'abord le démarrage du moteur un peu mou me rappelle la 944, marrant comment certains détails anodins peuvent ressurgir. Ensuite il y a l'explosion à travers le sport exhaust, et ça change tellement de ces sonorités bricolées de moteurs turbo actuels !
Sylvain sort la new beettle après avoir envoyé un franc coup de gaz qui résonne dans les murs et illumine immédiatement toutes les mines présentes, de 4 à 40 ans. C'est ça aussi l'effet Porsche
Ensuite nous attaquons un premier tour de manège où je découvre l'auto en passager. D'emblée mon pilote met pied dedans et c'est parti sur un rythme d'assassin (que je m'empresserai de dénoncer à la gendarmerie dès lundi). Mais nom dédiou, ça avoine pour de vrai ce "petit" flat 6 !
Quand je pense qu'aujourd'hui si tu as pas mini 400 ch la jeunesse facebookienne te rie à la gueule, non mais LOL quoi !
Les passages de rapports se font à la brutale, l'embrayage n'a pas le temps de patiner, Sylkill bouffe tout ce qui arrive devant comme dans une partie de pacman et les rapports tapent dans le dos avec force. 5 km plus loin nous voilà catapultés sur un bout de RN13 à quelque chose comme 150-180 avant de prendre la première sortie. C'est reparti pour un saute-mouton pornographique. Un dernier gros coup de gaz et nous voilà revenus alors que madame nous a entendu arriver 30 secondes avant.
Bref, je commence à avoir une demi molle et c'est maintenant au tour de mon mouflet de prendre place sur le réhausseur derrière tandis que Sylvain me propose la meilleure place, que la politesse m'oblige à accepter
Donc c'est reparti pour un tour mais pas question de faire un chrono, je découvre une voiture bien plus physique que son physique rondouillard laisse penser. On est toutefois loin des chars comme la 3.2 type G mais il y a la patine de l'âge qui rend la relation immédiatement plus virile. L'embrayage ne laisse pas le temps de réfléchir avant de coller, tandis que la boite demande une poigne de fer. La 3eme me posera des soucis sur les premiers kilomètres et puis on finit par prendre le coup. Plus on va vite plus c'est mieux, c'est simple Et puis on sent qu'elle est encore presque légère cette 911, elle virevolte avec gourmandise. Relativement ferme aussi la direction transmet beaucoup d'infos, c'est une vraie yongtimeuse qui fait vivre la route cette 996 !
Et puis il y a aussi les grosses roues qui collent comme des rouleaux de Pattex et les freins qui mordent les disques comme des cannibales et le chassis sport qui ne ménage pas beaucoup le fion mais inutile de chercher le bouton pour repasser en mode normal. C'est la version pour sportif épicétou.
C'est un fait, je suis déjà pas loin de tomber amoureux et la première occasion de doubler me permet de sentir le flat respirer plein poumon à partir de 5000 tours, là on est plus très loin de la proposition d'achat.
Heureusement, il reste encore un fond de flou dans la direction en prenant de la vitesse, typique de la 911 et je remballe donc mon chéquier. On va réfléchir. Mais putain c'est quand même vraiment chouette ces 996
Je boucle le parcours d'essai avec une pression globalement plus modérée sur l'accélérateur car je n'aimerais pas plier la voiture d'un gars que je n'avais jamais rencontré il y a une demi-heure. Avant de sortir de la 2x2 non sans avoir tenté de faire comprendre à un plouc en X5 qu'il m'emmerdait sur la file rapide, je reviens plus paisiblement au bercail. Le flat 6 n'est pas le 6 cylindres le plus mélodieux du monde, je préfère toujours le son de mon 2.8, mais il donne de la voix et du coeur le bougre ! C'est véritablement différent et tellement complémentaire
L'ambiance à bord est au beau fixe comme la météo mais il est tard et on doit déjà ranger les jouets pour grands. On rentre vite fait au volant de nos mazouts d'exception pour boire un thé laxatif, monter un Playmobil et admirer une Alfa 8C au 1/10 avant de reprendre la route pour Caen. Même pas eu le temps de faire des photos, tanpis, on réfléchit déjà à la suite… "