85Fermer87
HippopotameLe 16/04/2008 à 19:54
Pollux (./82) :
C'est pas bien que des gens qui ont de l'argent investissent ? Plutôt que de s'acheter un nouveau Hummer...

Je n'ai pas employé le bon vocabulaire : il s'agit d'un surplus d'argent à placer, pas forcément à investir dans un sens productif. Et d'ailleurs si on voit sa composition, ce placement est plutôt frileux, bien loin de l'imagerie aventurière de la "nouvelle économie". Cet argent va vers la sécurité plutôt que des investissements industriels audacieux (les montages financiers déconnectés du réel mais sensés éliminer les risques sont un bon exemple).
Le problème est plus politique que financier ; du point de vue financier, si nourrir ou guérir un somalien ne rapporte pas d'argent ça n'a aucun sens de le faire. Et pourquoi ça ne rapporte pas d'argent ? Devine : parce que personne n'est prêt à payer pour qu'un somalien puisse mangé / être soigné, bref c'est politique.

Nan tu passes complètement à côté !
Je ne te parle pas d'humanitaire, mais du retour récent des émeutes de la faim dues à la flambée des prix. Problème fondamentalement économique et financier.
En fait je ne vois pas très bien pourquoi ça inciterait les banques à prendre moins de risques.

Bon, même si tu ne vois pas, la preuve du pudding est dans le fait de le manger : le système financier de l'époque était stable et contrôlé. Pas de subprimes.
De toute façon, même si la faillite d'une banque n'affecte "que" les entreprises et pas les particuliers, l'Etat fera tout pour renflouer une banque qui a pris trop de risques : même si les économies de M. Durand sont à l'abri, si PSA et Renault devaient faire faillite à cause de ça, ce serait dramatique et donc l'Etat interviendra forcément.

Jusqu'à l'écroulement de l'état, de son budget, des structures de sécurité sociale, et surtout de la confiance, qui est le pilier du fonctionnement du capitalisme.
Les ordres de grandeur sont là pour ça.
Le problème est avant tout dans l'attitude face aux événements très rares, il faut pouvoir maîtriser ces risques avant qu'ils n'arrivent.

L'"évènement très rare" que nous vivons aujourd'hui, ce n'est pas un évènement ponctuel apparu ex nihilo, c'est le résultat de bien des années de maturation.
Dans le système financier actuel, ta phrase consiste à se jeter du haut d'un gratte ciel et dire : il faut pouvoir maitriser le vol avant d'atteindre le sol, évènement très rare.

Le système étant structurellement pourri, ya rien à faire sur le long terme à moins de le changer. Nous allons de bulle en bulle jusqu'à tomber sur celle que nous ne pourrons pas surmonter (et peut être est-ce celle là!)
Ben oui je maintiens, et d'ailleurs s'il y a une industrie du luxe et de la mode ce n'est pas pour rien, c'est fondamentalement la même chose que ces propriétés virtuelles

Evidemment non, ne serait ce que parce que l'une s'incarne dans la matière, l'autre non.

Cela dit je suis d'accord sur le fait que le marché de l'art (plus encore que le luxe ou la mode) est un immense débouché pour tout cet argent à placer ; qu'il fonctionne selon des codes sociaux de mimétisme et de prestige qui n'ont pas forcément à voir avec la valeur artistique réelle. Mais justement, on risque aussi un gros krack dans ce domaine ! (En fait c'est assez logique : plus un marché est déconnecté des valeurs réelles et matérielles, plus il est par définition spéculatif, arbitraire et soumis à des fluctuations émotionnelles.)