118Fermer120
veryLe 15/06/2010 à 00:09
montreuillois (./110) :
Surtout qu'il y a cet irrésistible rappel vers la violence urbaine alors qu'il est bel et bien question des violences policières dans le sujet, en dehors du cadre géographique, sociologique, d'où mon ./82

Mais enfin si tu veux que l'on discute des violences policières, bha il faut bien que l'on parle des zones populaires urbaines et suburbaines, qui sont les lieux privilégiés de cette violence, (et depuis au moins deux siècles ^^ ) souvent générée par une tension entre flics et population.
Ou alors on se restreint au caniveau-journalisme et l'on doit seulement évoquer une suite de faits divers sans aucune idée générale sans aucune explication ou compréhension possible du phénomène ?
Nil (./109) :
La seule chose que je dis, c'est que stigmatiser la violence urbaine en disant que c'est nouveau est ridicule : de la violence, il y en a toujours eu, partout, même là où on a oublié qu'il y en avait (justement par égocentrisme pro-urbain). Il serait plus intéressant de se pencher sur le pourquoi de cette violence (éducation, culture, âge des protagonistes, projection de la construction d'une entité ennemie dans l'autre qui est soi-même, etc.) de façon globale, plutôt que de dire "de toutes façons, s'il y a des problèmes dans les banlieues, c'est la faute des immigrés). C'est aussi con de dire ça que de dire "de toutes façons, s'il y a de la violence dans les campagnes, c'est la faute des paysans"...).

Mais c'est une question beaucoup trop vague Nil : pour traiter d'un sujet genre "l'Homme et la violence", aucun livre ou colloque ne pourrait suffire -- sauf peut-être la Bible / un colloque de neurosciences, et encore... bref se ramener philosophe à l'éternel problème de la nature humaine, c'est bien et c'est beau, mais ça permet surtout de zapper les "petites préoccupations quotidiennes ( et politiques)" de beaucoup de gens.

Ton analogie sinon est fort insidieuse : à ma connaissance rien de plus normal, légitime et ancien que la présence des paysans à la campagne, alors que la présence des (issus d') immigrés en banlieues c'est une toute autre affaire, qui résulte de décisions politiques et d'un histoire bien précise. (et donc qqun qui se dit que l'immigration n'a pas apporté que de bonnes choses à tout-à-fait raison formellement sur ce point-là, ne t'en déplaise... )
Sinon l'autre grande différence que tu feignes d'ignorer c'est la nature des violences. Voilà tout le sujet. Les bourgeois se sont toujours peu inquiétés quand les pauvres se tapaient entre-eux dans leurs quartiers. Mais quand cette violence prend d'autres cibles sur d'autres lieux, alors là ils ne voient pas du tout la chose du même œil !
Après il faudrait distinguer dans le détail. Q'un paysan flingue son voisin pour une question d'honneur entre-eux, c'est une chose et c'est aussi souvent un code comportemental partagé par cette population. Quand une racaille agresse une jaune fille bourgeoise en centre-ville, là la situation est très différente. (code culturel non partagé -- donc violence non acceptée par "les gens" victimes ; aspect social et politique ; défaut de la police donc le rôle historique est de protéger la bourgeoisie, etc, etc. )

Nous vivons une époque très amusante. La police n'ose plus défendre les petits-bourgeois par peur des... grand bourgeois politicards-journalopes qui élèveront le moindre "dérapage" ou la moindre "bavure" en une affaire d'état via la grandeur terroriste de leurs idéaux moraux. ( or tout ordre assuré par la police implique sa dose de "bavures", c'est malheureusement statistique. D'où les consignes données au flics pour les situations compliqués : "ne faites rien; surtout pas de bavure"... ). Bref, c'est l'ordre moral, idéologique (de gauche) qui ruine l'ordre physique, pragmatique (sécurité, typé de droite).