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Kevin KoflerLe 01/11/2012 à 18:54
spectras (./2992) :
D'autre part, de nombreux grands projets libres sont également vendus sous une autre licence, pour les entreprises qui ne souhaitent pas se conformer aux contraintes de la GPL. Trolltech, Covalent et Zend sont quelques noms qui me viennent en tête, mais il y en a d'autres.

Oui, mais dans mon monde idéal où le propriétaire n'existerait tout simplement plus, ce modèle serait obsolète.

C'est clair qu'aujourd'hui, où les lois sont ce qu'elles sont, c'est un modèle très efficace (mais seulement pour les bibliothèques, ça ne marche pas vraiment pour les applications) et tout à fait juste (si on veut rendre son logiciel propriétaire, on doit payer pour la licence commerciale des bibliothèques qu'on utilise). Stallman dit aussi que c'est un bon modèle. (Même s'il préfère interdire carrément l'utilisation de ses propres bibliothèques dans une application propriétaire, il ne voit pas d'inconvénient au système de licence duale.) Le risque, c'est de glisser dans le prochain modèle:
Il y a également des cas un peu borderline, où l'éditeur propose une version améliorée mais propriétaire pour des besoins industriels, et une version libre. C'est le cas de PHP : Zend propose le moteur en licence libre, ou alors on peut acheter Talend pour de meilleures performances, et on peut acheter Zend Studio pour une meilleure productivité dans un environnement d'entreprise.

Ça, ce n'est plus un modèle économique reposant sur le libre, c'est un modèle économique reposant sur le propriétaire, avec la version libre dégradée en version d'essai! C'est du crippleware comme à l'"époque d'or" du shareware. (Je mets "époque d'or" entre guillemets parce qu'objectivement c'était plutôt une époque sombre, ce n'est que pour les développeurs du shareware et du crippleware que c'était une bonne époque.) Je trouve ce modèle absolument déplorable, et mon conseil quand je vois une telle situation est simple: forker l'édition libre en une édition communautaire et rajouter prioritairement les fonctionnalités de l'édition propriétaire qui manquent à l'édition libre, histoire de tuer l'édition propriétaire au plus vite.
Quant à la question vente vs support, elle n'a aucun rapport avec le shmilblic. Il y a également de nombreux éditeurs de logiciels totalement propriétaires qui diffusent leur logiciel gratuitement et en vendent le support. Ou un abonnement à une infrastructure.

Ça ne fait que renforcer l'argument que c'est bien un modèle économique viable.
Ou des fonctionnalités additionnelles.

Et oui, le crippleware est aussi viable, malheureusement. sad
spectras (./2998) :
Hmm sinon la différence entre payer le produit et payer le support est essentiellement théorique, vu que généralement tu achètes le support pour une durée déterminée au moment de l'achat du produit.
Mettons que tu laches 10k€ pour le tout, est-ce que c'est vraiment important la différence entre 10k€ de licence et 0 de support, 0€ de licence et 10k€ de support, ou 5k€ de chaque ?

La différence, c'est que tu es libre d'utiliser le produit sans acheter le support, si tu peux te débrouiller toi-même.
flanker (./3000) :
Si tu as besoin de 10k€ / licence pour rentabiliser ton investissement, que tu préfères donner le logiciel et vendre le support, et qu'il y a une boîte qui vend le même support à 5k€ (en distribuant ton logiciel), il y a fort à parier que les client vont prendre ton logiciel et aller chercher le support ailleurs.

Bah, justement, ça aussi, ça fait partie de la liberté! L'entreprise qui a initialement développé le logiciel et embauche ses principaux développeurs reste la mieux qualifiée pour supporter le logiciel. Mais bien sûr, si le client est content avec les services de la concurrence, c'est son choix de l'utiliser. N'est-ce pas vous pro-capitalistes qui exaltez le marché libre? Et bah, là, c'est exactement ça!
squalyl (./3001) :
./2990 il dit que c'est pardonnable si on a le couteau sous la gorge ou le fusil sur la tempe. Voila un nouveau modèle de productivité assez intéressant trioui

rotfl

(Je répondrai peut-être après au ./3002, il est très long et entame un sujet différent.)
GoldenCrystal (./3003) :
Le plus gros problème, si tout était libre et qu'on vendait le support… C'est que n'importe qui pourrait décider d'assurer le support de ton logiciel, pour moins cher que toi, donc tu ne ferais pas entrer autant d'argent que prévu dans les caisses, et tu aurais des difficultés à rémunérer tes développeurs.

Cf. la réponse à Flanker (1. c'est le marché libre et 2. les développeurs du logiciel sont les mieux placés pour le support).
C'est un problème qui existe déjà aujourd'hui (concurrence déloyale), mais qui, dans ce cas particulier, est énormément mitigé par le fait que le marché du logiciel open-source (enfin, du support de logiciel open-source) est négligeable par rapport au marché du logiciel propriétaire (incluant le prix du logiciel et le prix du support). Il y a moins d'intérêt à essayer de prendre une part du petit gâteau plutôt qu'une part du titanesque gâteau.

Regarde les parts de marché de RHEL et d'Oracle "Unbreakable" Linux. Je n'ai pas trouvé de stats précises (un commentaire sur ce blog estime une part de marché de 2-3% des serveurs GNU/Linux pour Oracle Linux , mais il dit lui-même que c'est tiré par les cheveux ("my guess")), mais d'après les réactions des développeurs de Red Hat lues à l'époque sur Planet Fedora, et vu le fait que ça fait longtemps que ce n'est même plus un sujet de discussion, ce n'est tout simplement pas une vraie menace pour Red Hat.
À l'heure actuelle, ce que représente le code closed-source, ou même simplement une licence restrictive, c'est simplement un avantage concurrentiel.

En d'autres mots, un monopole artificiel.