Folco (./488) :
Nil (./484) :
Comme je disais plus haut, le problème de ces parents n'est pas qu'ils ne veulent pas s'occuper de leurs gosses, mais plutôt qu'ils abandonnent parce qu'ils n'y arrivent pas
Proportionnellement, on arrive pas à un stade jamais atteint d'après toi ?
Oui et non. Des gosses livrés à eux mêmes, il y en a toujours eu (cf. à nouveau, la Guerre des boutons). Et il y a probablement beaucoup moins d'enfants abandonnés (autant que je sache, il n'existe plus d'orphelinat en France depuis déjà un certain temps - il y a toujours le système des familles d'accueil, mais ça n'a vraiment rien à voir) qu'avant.
Après, nous sommes dans une période de mutation et d'instabilité extrême au niveau culturel et technique, qui bouleverse en profondeur nos sociétés, et il est extrêmement difficile de réagir rapidement à ce déferlement. Pour les gens qui (comme c'est la plupart ici) ont eu un cadre familial stable, c'est toujours plus facile : quand on a un doute, on regarde l'exemple de nos parents. Mais pour ceux qui ont connu des déracinements - pour leur génération ou la précédente - (exode rural, immigration, friches industrielles...), c'est bien plus difficile : il y a une rupture de la transmission à un moment donné (celle-ci s'est peut-être faite, mais elle ne correspondait plus forcément à la réalité sociale et géographique du moment).
Même si ça n'est pas le rôle de l'école de compenser ça, je pense que c'est, quelque part, le rôle de l'état de proposer des solutions pour répondre à un problème social.
Folco (./488) :
Nil (./484) :
qui n'a pas réussi à leur offrir la stabilité qu'on leur promettait
Remise en cause : est-ce le boulot de l'état ?
Oui et non. Il était du rôle de l'état de protéger son peuple de certaines dérives qui ont conduit à des situations économiques dramatiques. Il était du rôle de l'état de faire une éducation à ce que les parents ne connaissaient pas et pouvaient avoir du mal à anticiper (en particulier le rapport aux nouvelles technologies et aux médias).
Folco (./489) :
- Je dis que l'école a un devoir d'apprentissage scolaire principalement
Je suis d'accord. Mais, de fait, c'est un lieu où se construit la société, parce que s'y construisent les premières relations extra-familiales des enfants
Folco (./489) :
- Je dis que l'éducation sociale/morale/... revient d'abord et avant tout, de plein droit et par obligation, aux parents
Je suis d'accord. Mais la notion de morale dépend déjà énormément des sensibilités, des croyances et de l'éducation de chacun.
Folco (./489) :
- J'affirme aussi que cette éducation n'est dévolue que dans une bien moindre mesure à l'école, par les nécessités des contingences de la vie (travail etc...), mais pas par une nécessité liée à la réussite de l'éducation
Je suis d'accord aussi. Par exemple, il ne devrait pas y avoir de "note de comportement" dans le cadre de la scolarité. Mais comme c'est un lieu de vie, avec ses règles, ses droits et ses obligations, il faut aussi que soit construit les outils pour que tout ceci puisse perdurer (ou alors on décide de mettre en place des lieux comme Summerhill School, mais bon, c'est quand même plus une belle utopie qu'autre chose).
Folco (./489) :
- Je dis également qu'il y a un grave danger à laisser reposer toute la charge de l'éducation, comme le font aujourd'hui les parents, à l'état. L'Histoire l'a assez prouvé.
Je suis tout à fait d'accord. Cela dit, je pense que tu te trompes là aussi : les parents ne laissent même plus reposer la charge de l'éducation à l'école, vu qu'ils ne croient plus en elle. S'ils pensaient vraiment ce que tu dis, alors ils auraient un minimum de respect pour icelle.