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NilLe 23/06/2011 à 11:43
very (./10) :
c'est la démocratisation d’apparence qui a rendu méprisable le savoir, ayant liquidé tout le prestige qui venait de sa rareté, donc de son pouvoir, de son aspect lointain et mystérieux aux incultes -- tandis que maintenant c'est un "truc de pd"
C'est vrai aussi, effectivement. Cela dit, la démocratisation de l'enseignement a eu deux effets : d'une part, une plus large ouverture sur le plan des élèves (donc à des gens qui ne sont pas intéressés par la curiosité de la connaissance, mais uniquement par le besoin de trouver du boulot, dans un monde où on ne peut plus se satisfaire depuis bien longtemps de reprendre l'entreprise familiale) et d'autre part à une plus large ouverture au niveau des enseignants (le métier de professeur est aussi, pour un certain nombre de personnes, une façon de gagner sa vie comme une autre, là où elle a pu être dans le passé un désir fort de transmettre quelque chose, avec ce que ça implique comme changement dans la qualité de la relation).
L'EN a aussi beaucoup à faire sur le suivi des enseignants et leur reconversion. C'est dramatique qu'elle n'arrive pas à anticiper quand un prof perd pied, et qu'elle ne soit pas en mesure de lui proposer des systèmes de requalification. A la place, elle crée des dépressifs (de niveau plus ou moins important) qui lui coûtent énormément tant sur le plan financier qu'au niveau des "résultats" et de l'"image".

Ensuite, en débordant du cadre du sujet, j'ai quelques "idées" qui ne me semblent pas mauvaises :
- La création de filières dans le secondaire qui soient des filières "techniques littéraires". Le bac STG spécialité communication est un premier pas, mais il pourrait y avoir d'autres débouchés. On est dans un monde où la qualité de rédaction fait défaut, et former des techniciens du langage pourrait être important. Ca permettrait aussi d'assainir la filière littéraire, de la rendre plus sélective et de lui redonner sa place de filière d'élite, au même titre que les filières S et ES (même si ES a une réputation un peu moins bonne ; il faudrait peut-être changer les choses ici aussi).
- Une refonte de la sélection des baccalauréats généraux (en fait, c'est simple : il suffit de faire évoluer les sujets du baccalauréat ; comme les établissements sont jugés sur les résultats au bac, ils auront tendance à proposer d'autres solutions aux élèves), avec la création d'une filière mixte qui soit vraiment d'élite, réservée à ceux qui "sont vraiment bons en tout et que tout intéresse". Ca rendrait son intérêt à la filière scientifique, qui remplit aujourd'hui ce rôle sans pour autant remplir ses objectifs initiaux.
- L'idée des plans campus n'est pas mauvaise en soi, bien au contraire. Mais les guerres politiques inter-universités posent de gros problèmes. Imposer une mutualisation des services communs (financiers, comptables, informatiques, de logistique) serait déjà un bon pas.
- Je vais me faire des ennemis, mais je pense qu'il est important que les grandes écoles, tout en gardant leurs spécificités, soient intégrées aux universités et que les diplômes d'ingénieur DE soient un élément "comme les autres" de l'offre de formation universitaire.
- Il faut très probablement faire évoluer les conditions d'accès à ces grandes écoles, en particulier réformer les concours d'entrée qui ne sont pas forcément un bon indicateur de ce qu'est un bon élève pour une école d'ingénieur.