Lionel DebrouxLe 09/10/2012 à 07:35
Revenons vers la fin de la première page (désolé ^^): la gabegie ne concerne pas que du mobilier de bureau. Pour que les crédits ne baissent pas l'année suivante, j'ai entendu parler de décoration de la salle café modifiée / refaite très fréquemment dans certains endroits; et:
* un camarade de classe m'avait indiqué que le labo dans lequel il était en stage avait acheté des ordinateurs portables à 1500-2000€ pour que les stagiaires les utilisent, toujours pour des problèmes de crédits;
* j'ai vu, dans trois des quatre labos que j'ai fréquentés en tant que stagiaire ou ingénieur, des excès d'utilisation, dans certaines équipes, de MacBook (Pro) et de Mac (Mini) fixes, là où des PCs non Mac seraient à la fois moins chers (parfois du simple au double, c'était le cas il y a un peu plus d'un an) pour les mêmes caractéristiques techniques, et plus fiables (moins d'utilisation du coûteux SAV), grâce à un système de ventilation moins inadéquat.
Ca fait un peu plus de 20 ans que j'utilise des ordinateurs; sur des PCs non Mac, les disques durs rotatifs durent facilement 7 à 10 ans, alors que j'ai vu plusieurs Mac casser leur disque dur en 2-3 ans. Peut-être pas de bol, mais plausible quand même après un nettoyage régulier au compresseur, et un nettoyage complet à la bombe dépoussiérante (après ouverture pour changer le disque dur, justement...), la coque métallique d'un MBP 17" est à 45-50°C à l'extérieur (difficile de laisser la main dessus) quand on utilise les processeurs à fond.
L'évaluation du travail est un problème difficile, surtout en recherche, et qui comporte fondamentalement des biais, des failles, des réductions abusives de choses complexes à des critères trop simples, etc.
Une évaluation basée sur des critères incorrects (ce qui est en général le cas) pousse les gens dans une direction qui n'est pas la meilleure pour l'entité et le genre humain. Comme déjà dit plus haut par plusieurs, parmi toutes les raisons qui retardent l'avancement ou font reculer, ça peut pousser à ne pas sortir des sentiers battus, alors qu'il le faudrait.
Par exemple, si on doit faire un projet pour le vendre, vaut-il mieux "faire robuste" (comme ça le client ne sera pas emmerdé avec) ou bien "faire beau" (même si c'est implémenté n'importe comment derrière), les deux étant antagonistes pour des raisons de temps et budget limité ? Pour être mieux vu du management quelques niveaux plus haut (et donc techniquement incompétent, sauf rare exception) et des acheteurs du client, il faut malheureusement choisir "faire beau", alors que ça coûtera en fin de compte plus cher de faire un beau château de sable et de tenter de le solidifier plus tard, que d'essayer de faire, entre techies, un truc plus robuste mais moins beau.
Même si je n'ai pas la naïveté de croire que l'argent résoudrait tous les problèmes, la France dépense une proportion faible du PIB dans la recherche, autour du pourcent, seulement environ la moitié de ce que font les USA ou la Suède. Le grand emprunt, sur lequel les gouvernants ont tant communiqué, est une vaste blague, à cause de la faiblesse de l'argent injecté (seulement les intérêts de l'emprunt, bien en-dessous du milliard d'euros annuel !).