melbou (./32094) :
Relax, ce sont les enculés de chez Moody's qui disent ça, on s'en bat les couilles.
C'est vrai…
Brunni (./32095) :
Je n'ai pas suivi ce qui t'es arrivé, mais la France fait un peu bande à part avec son modèle et là pour moi ils ont raison. Ailleurs le marché est plus dynamique, et ce n'est pas forcément considéré comme un problème de se faire virer avec dédommagement lorsque l'entreprise va mal et ne peut plus maintenir son contingent si derrière il est facile de retrouver un travail. Il me semble quand même que la France complique fortement cette étape "retrouver du travail" et préfère compenser en forçant les gens à ne pouvoir le perdre, ce qui cause d'autres problèmes.
Je n'en ai pas fait écho sur yN, mais les rares qui me suivent sur Twitter ou Facedebouc ont lu que j'ai fait un burn-out au point qu'on a failli me diagnostiquer une incapacité totale pour le poste, prescrit des anti-dépresseurs et un suivi serré pour cause d'élaboration de scénarios de suicide sur le lieu de travail. Jusqu'au dernier moment, j'avais l'impression que ma hiérarchie essayait de cacher tout ça sous le tapis, mais il semblerait que la médecine du travail ait amené avec elle les bonnes personnes pour faire vaciller ces pourris. Fort heureusement, ce n'est qu'une dysphorie.
Le problème est qu'en France, trouver du travail est fortement conditionné par un recruteur (Vous vous souvenez de la
crevure néo-libérale ?). Ce recruteur recherche souvent le mouton à cinq pattes qui a moult compétences et qui acceptera d'être payé pour pas grand-chose. Ce recruteur veut aussi assurer son cul le plus possible et ne pas avoir à subir des conséquences d'une erreur de recrutement. J'ai l'impression que les nouveaux recruteurs ne veulent plus prendre de risques et préfèrent se complaire à poster des annonces bidons ou des annonces à la limite de l'exploitation.
Un autre problème en France est qu'on a naïvement pensé que l'évolution des salaires sur 30 ans serait linéaire alors qu'elle a plutôt tendance à faire ça :

Et que personnellement, faire le boulot de technicien de supervision et d'exploitation et d'admin système pour le SMIC + 50 € me gonfle prodigieusement ― et a été un catalyseur de mon burn-out au boulot. Merci de ne pas tenir compte des abscisses et ordonnées sur le graphe

Un autre problème ? Les emplois déguisés en stages. Des offres clairement illégales qui passent au travers des mailles des filets. Si on pouvait sanctionner ce genre de comportement par une forte amende, ça permettrait de faire évoluer les mentalités (et tuer les start-up au passage, mais si elles ont peu de moyens pour décoller, c'est pas les cobayes qui postuleront qui devront supporter une mauvaise gestion financière des managers). Et ces stages déguisés, ils ne permettent pas de cotiser pour les retraites, et donc retardent l'entrée de la génération Y sur le marché du travail et donc amènent moins de cotisations salariales ― cotisations salariales qu'on préfère alourdir sur ceux qui ont (encore ?) un travail. À l'heure où on commence à se poser la question du coût des retraites, il faudrait peut-être se pencher sur la question.
Bref, en France, on préfère se fier à des grandes écoles de merde (Putain d'HEC, putain de Sciences-Po, putain de Polytechnique, putains de classes préparatoires !) et des diplômes théoriques qui étouffent les autres formations, là où se trouvent les personnes compétentes.