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NilLe 21/06/2017 à 01:47
Zerosquare (./2466) :

Si demain dans la rue, tu vois un homme taper sa femme (ou une femme taper son homme, ne soyons pas sexistes) avec une batte de base-ball pendant qu'elle hurle au secours, tu vas te dire "ah tiens, c'est peut-être des adeptes du BDSM qui ont décidé de faire des jeux de rôle en public, je ne vais rien faire pour ne pas risquer de les stigmatiser" ? J'espère sincèrement que non...
Non, tout simplement parce que même si c'était le cas, légalement c'est juste interdit (la plupart des pratiques SM tombent sur le coup de la loi, même si consensuelles, bien qu'en pratique les jugement ne soient pas défavorables si le consentement est éclairé - c'est d'ailleurs à mes yeux un problème qui va avec le droit à disposer de son corps, mais on s'écarte du sujet).

Et on parle de deux choses différentes (enfin, j'espère) : une atteinte physique directe dont on est témoin (même s'il y a consentement, l'atteinte physique existe en tant que fait) et une atteinte psychologique supposée (tant que tu ne sais pas ce que cette personne vit, on est dans la supposition - sauf si tu es un voisin ou un ami et que tu sais qu'il y a quelque chose de concret, alors là, c'est différent).

Zerosquare (./2466) :

Alors oui, du point de vue strictement intellectuel c'est embêtant pour les rares cas qui ne correspondent pas au schéma, mais ça n'est qu'une des innombrables situations dans lesquelles préserver l'intérêt général se fait au détriment des intérêts particuliers. C'est le B.A.-BA des sociétés.
Justement, à ce compte-là on n'a pas besoin de tout le "tralala" qu'on fait pour les handicapés, quel est l'intérêt général à mettre en place des dispositifs onéreux qui ne sont là que pour des minorités et qui, en plus, ne se font souvent pas sans dégâts sur l'existant ? Et puis c'est pareil, loggons tout ce que tout le monde fait pour internet, c'est bon pour l'intérêt général mais pas pour les intérêts particuliers...
Ce n'est justement pas le B A BA des sociétés prospères qui ont le temps et les moyens de ne pas agir aveuglément.

Justement, le fait de prendre un recul "intellectuel" et philosophique permet de se demander s'il est bien raisonnable de vouloir lutter contre quelque chose en interdisant un vêtement.

Enfin concernant le costume Nazi, c'est assez bizarre comme comparaison... parce que les Nazis étaient des oppresseurs, alors que la burqa telle qu'elle est utilisée est plutôt un signe d'oppression. Interdire le signe de l'oppression, à mes yeux, c'est un peu confondre la victime et le bourreau.

Qu'on interdise des discours de haine, 100% d'accord. Qu'on interdise les exactions, la coercition, 100% d'accord. Qu'on utilise la burqa comme un indicateur (parmi d'autres) de radicalisation dans le cadre d'enquêtes, pourquoi pas (même si je reste dubitatif, aux vues des profils des terroristes qui sont passés à l'action et qui étaient pour certains les derniers à avoir un comportement social radicalisé, mais soit, il faut bien qu'il y ait un commencement de début de faisceau de concordance de preuves). Qu'on ait un comportement exemplaire envers les femmes (coucou notre Assemblée Nationale de la législature précédente) et qu'on montre par l'exemple qu'on peut être fier de son corps sans avoir à craindre le regard et les gestes des hommes, 100% d'accord. Mais une interdiction totale d'un vêtement me semble assez improductif (voire contre-productif), et à côté du problème.

(Et c'est penpen le fautif !)