Ah, j'ai oublié que
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Dune (*)[/li]
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Dune (**)[/li]
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Le Messie de Dune[/li]
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Les Enfants de Dune[/li]
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L'Empereur-Dieu de Dune[/li]
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Les Hérétiques de Dune[/li]
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La Maison des Mères[/li][/ul]
Bon, finalement je trouve que le dernier est le plus aboutit au niveau du style : beaucoup moins de redites, l'action avance de façon uniforme, mais en contrepartie on perd en psychologie sur les personnages secondaires, tout étant centré sur 4-5 personnages principaux.
Pour répondre à
./993 ./994 ./995 une fois la lecture terminée, j'avoue que je suis assez dubitatif.
Je ne pense pas que les deux personnages soient des danseurs-visages, ça serait trop facile. Par contre, j'ai cru un moment qu'il s'agissait d'un habile moyen pour Herbert de faire boucler son univers, en faisant voyager Duncan et le non vaisseau non seulement dans les replis de l'espace, mais aussi du temps, et que le dessein de Leto, pour éviter que le destin de l'humanité ne se répète tout en jouant sur la répétition était de faire parvenir Leto et Sheeana à notre époque, et que les ancêtres de Leto II étaient ses descendants (ce qui correspondrait pas mal à la philosophie portée par Herbert). J'ai même cru à un moment que la planète colonisée par les petits vers des sables allait être notre terre, ultime pied de nez à la boucle, mais ça n'est pas réaliste, je les vois bien aller peupler Dune "à l'époque de Herbert et de sa femme".
L'allusion au fait que Duncan perçoive le jardiner comme un danseur-visage, je la rapproche plus de ce que je disais en ./994 : Herbert se représente comme le créateur de tout son univers, il est tout tour à tour chacun de ses personnages. C'est ce qui le rendrait si difficile à appréhender par Duncan, qui le mettrait mal à l'aise.
Sinon, je pense aussi que Duncan est un pur fruit de Leto ; ce qui est étrange, c'est que dans l'Empereur Dieu de Dune, on a l'impression que Leto II ne s'attend pas à cette mort, alors que les deux volumes suivants essayent de prouver le contraire. Mais on se rend aussi compte que l'E-D de Dune est conclusif et que sa conclusion générale ne va pas dans le sens de ce qui va suivre.
Duncan est d'ailleurs un mystère pour moi : il est quasi inexistant dans Dune (le premier roman), et a un rôle au final très passif jusqu'à ce qu'il tombe amoureux de Hwi, et plus encore dès qu'il est pris en charge par le Bene Gesserit. Mais là aussi, c'est quelqu'un qui ne prend pas de décision ferme, qui est plus victime de ce qu'on a fait de lui qu'autre chose. Il est l'archétype de l'homme-objet manipulé malgré lui. Ce qui le rend à mes yeux assez insupportable : il ne fait rien, et pourtant on sent clairement à la fin de la MdM qu'il est le vrai héros de la fresque, comme Ulysse a été manipulé par les dieux.²