Zerosquare (./58218) :
https://www.liberation.fr/france/2019/05/09/dans-la-silicon-valley-les-licornes-font-des-bulles_1726008 :
A la recherche d’une position de monopole, la plupart des «start-up» qui cherchent à s’introduire en Bourse ont leurs comptes dans le rouge, du jamais vu depuis le début des années 2000.
(...)
La plupart des investisseurs persistent à acheter des actions à des prix exorbitants dans l’espoir de toucher le jackpot d’une entrée en Bourse. D’après une étude de l’université de Stanford, les modes d’évaluation des licornes aboutissent en moyenne à les survaloriser de 60 %. Cette distorsion entre les promesses des licornes et la réalité chiffrée de leur bilan commence à interroger. Des voix s’élèvent jusque dans la Silicon Valley pour dénoncer cette survalorisation de start-up dont l’activité inspirée par le «modèle» Uber ne rend pas du tout la société meilleure. Pour beaucoup, il serait temps de changer un modèle de développement basé sur la vitesse et la course à la taille.
Une bulle économique qui finira tôt ou tard par éclater ? Meuh non voyons ! 
Les spécialistes savent déjà depuis un moment que la Silicon Valley a fait pas mal d'erreurs ces dernières années. Ils ont un peu chopé la folie des grandeurs, qui pour leur défense est assez justifiée
(c'est fou comme ils raflent tout, mais bon c'est en grosse partie vrai qu'avoir l'argent permet de se maintenir au top avec très peu d'effort, et que les conditions sont extrêmement injustes pour tous les challengers. La France avait un temps cette position, le Japon aussi, et trop de complaisance peut quand même les mettre en danger…).
Ici les gens se plaignent que les investisseurs japonais sont frileux, et que ça les bloque beaucoup dans les "gros coups" marketing qui seraient importants à leur succès (et ils n'ont qu'une licorne, et c'est pas facile pour elle), mais il se pourrait bien que la bonne moyenne soit plus proche de ce qu'on a ici que de la "normalité" dans la SV.
Le truc que j'aime bien dans l'article c'est comme il dénonce que ce modèle ne dessert pas la société. Il est au contraire assez malicieux en général, avec une volonté d'enfermer les gens, contrôler tous les échanges un peu à la manière de l'impérialisme d'autrefois et verrouiller les choses dans le futur (en réaction à la peur des géants de manquer un tournant, la seule chose qui peut les menacer), pour une plus-value dans le présent qui est parfois discutable. Le big data est aussi compliqué, parce que c'est un vrai argument pour le fait de fliquer tout le monde et laisser faire les géants (il faut plein de données pour entraîner un réseau neuronal etc.), ce qui occulte aux yeux des progressistes tout le côté malicieux derrière la méthode.