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SallyLe 14/09/2007 à 03:40
Nil (./116) :
La liberté de chacun, c'est celle des artistes, ou celle des consommateurs ?
Celle des artistes interprètes, et bien sûr aussi celle des spectateurs (tu consommes de l'art toi ?) qui ne contreviennent pas spécialement à la liberté des auteurs (surtout que je ne parle que du moment où l'œuvre a été publiée, pour une première création, c'est normal qu'un auteur qui n'a pas publié son texte le fasse représenter comme il le souhaite s'il trouve des gens pour ça et pas du tout sinon ; mais s'il publie, il n'a pas à empêcher que l'œuvre soit jouée, et les ayants droits encore moins).

Il n'a pas à exister des gens considérés comme les seules personnes autorisées, les seules à être dans le secret des dieux (ou de l'esprit de l'artiste), qui seraient supposées Comprendre une œuvre et donc savoir comment elle Doit être interprétée, et vérifieraient qu'on fait Comme Il Faut. Sinon, pourquoi s'arrêter en si bon chemin, au théâtre et à la musique ? faisons de même pour la littérature, créons une Police des lecteurs qui interrogerait les lecteurs pour vérifier qu'ils comprennent bien le texte de la bonne façon et y voient exactement ce qu'il faut... c'est pareil ! (c'est juste un peu plus difficile à mettre en œuvre)

Quant à l'auteur lui-même, certes il est dans son esprit, mais bon il faut assumer aussi, toute œuvre d'art échappe, doit échapper même à son auteur (sinon c'est pas de l'art). Un écrivain ne peut pas savoir tout ce que le lecteur lira dans son ouvrage, on y trouvera toujours des choses qu'il n'avait pas vues lui-même. Un auteur dramatique ne peut pas empêcher qu'on veuille interpréter son œuvre d'une façon qu'il n'avait pas prévue, et devrait l'accepter (ceci dit c'est souvent le cas, autant que je sache les ayants droits sont beaucoup plus emmerdants que les auteurs, ils ont d'autant plus tendance à se croire les Garants de la Pureté de l'œuvre qu'ils ne l'ont pas eux-mêmes écrite...) C'est comme ça, c'est la vie ; quand tu fais un gosse, celui-ci ne devient pas nécessairement ce que tu aurais voulu qu'il devienne ; c'est pareil. Une œuvre est autonome. Et la liberté de chacun, c'est aussi la liberté de l'œuvre !
Tiens d'ailleurs, qui (à notre époque) accepterait qu'on ait des « droits d'auteur » sur ses enfants sous prétexte qu'on les a fabriqués ?