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MeowcateLe 05/04/2008 à 17:13
Nil (./48) :
Meow > Je trouve que le parallèle d'Hippo est plus intéressant.Imaginons un monde où un savant découvre une machine à dupliquer les pains pour presque rien, à l'infini. Est-ce qu'on devrait interdire l'accès à la nourriture aux gens sous prétexte que ça serait mauvais pour l'économie de la boulange ?

Inutile d'aller si loin, on vit déjà dans un monde où on détruit de la nourriture excédentaire pour que le commerce ne se casse pas la gueule, plutôt que l'exporter gratuitement à des pays qui en auraient besoin.
Et il en est de même pour la culture. Devrait-on interdire l'accès à tout ça pour sauvegarder les profits de certains ?

Tu parles là de la culture, et je suis d'accord. Des initiatives comme Wikimédias sont importantes. Mais moi je parle de propriété intellectuelle : il est normal qu'un écrivain "professionnel", donc qui vit de ses oeuvres, en touche une rétribution. S'il fait appel à un éditeur, c'est pour ne pas avoir les soucis qu'imposent l'édition de son oeuvre, comme la promotion, la diffusion, et surtout la prise de risque si l'oeuvre en question ne se vend pas. Diffuser librement toute propriété intellectuelle amènerait à un monde où toute la culture est gratuite et libre d'accès, mais ce n'est pas cela qui fait vivre les gens, et les artistes se consacreront davantage à leur source de revenus qu'à leurs inspirations. En conséquent, je crains que le "tout accessible librement" ne vienne faire baisser la qualité du produit.
Au contraire, dans le premier exemple, les boulangers devraient rivaliser d'ingéniosité pour être ceux qui sont reproduits.

D'accord, donc un boulanger vient d'avoir une idée géniale qui lui garantie un pain de bien meilleure qualité que les autres. On le duplique à l'infini avec sa machine : il gagne quoi dans l'histoire ? pourquoi est-il boulanger, il vit du bénévolat ?
Exactement comme ça fonctionnait avant l'instauration de la propriété intellectuelle


Mais ceci avant notre époque moderne où l'information est une chose qui se disperse dans le monde entier en quelques secondes. L'industrie du ciné n'avait pas de soucis à se faire tant qu'on était encore au 56K et sans la compression vidéo efficace.
et c'est d'ailleurs ce qui a permis les grands éclatements artistiques, scientifiques, philosophiques de la renaissance et de ses suites : regarde l'exemple de Mantoue, Florence, Milan... Regarde l'exemple de cette période d'épanouissement et d'enrichissement culturel, où JS. Bach ne se posait posait pas la question de savoir combien il devrait payer à Vivaldi pour reprendre et modifier un de ses conerti (et il l'a fait ; et pas qu'une fois... et il a sublimé le travail précédent...).

Aujourd'hui, on pense que l'argent est la clé de la culture et du développement et qu'on peut le quantifier. L'erreur est peut-être ici. C'est la culture et le développement qui sont la clé de l'argent, mais de façon indirecte et peu quantifiable.

edit : +d

Aujourd'hui, l'information est partout et instantanée, et la musique est une information comme les autres. Par le texte, l'audio, la vidéo, on peut presque tout transmettre via le net (reste à simuler le toucher, le goût et l'odorat... encore que pour ce dernier...). Rappelle moi de quoi vivait Bach, je n'en suis pas certain, mais effectivement les musiciens de l'époque faisaient moins de chichis à prendre les idées d'autrui parce qu'on ne les payait pas pour faire de la musique, mais pour les écouter jouer.