N.B. : selon moi, beaucoup de dégradations des services publics (depuis genre 20-25 ans, enfin ça dépend des services ils ont pas tous subi ça en même temps ^^) sont dues à la mode qui est apparue il y a quelque temps de les gérer « comme si » ils étaient privés (en moins bien, en plus, grâce à la lourdeur administrative

. En fait je veux dire plus précisément de les gérer avec des objectifs similaires à ceux d'une entreprise privée), c'est-à-dire d'exiger une « rentabilité » des services.
En fait c'est totalement vicieux et selon moi cette « rentabilité » ne veut rien dire. Ça consiste à considérer qu'un service "coûte" ce qu'il dépense en fonctionnement/investissements et qu'il "rapporte" ce qu'il perçoit pour l'usage du service, et alors il doit essayer de rapporter beaucoup et de coûter pas beaucoup. Mais en réalité le prix d'usage du service n'a pas pour vocation de payer le fonctionnement dudit service ! ce fonctionnement est payé par les impôts, parce que c'est un service public utile à la nation dans son ensemble.
Il serait bien plus logique de considérer le prix d'usage (genre le prix des timbres, pour revenir à l'exemple de la Poste) comme une taxe sur les usagers du service. L'intérêt de cette taxe est d'une part de décourager les abus (les services d'accès gratuit ça peut vite poser problème...) et d'autre part, certes, de *participer* au paiement du service (il est juste que les gens qui l'utilisent beaucoup paient plus que ceux qui ne l'utilisent presque jamais), mais elle n'a pas besoin d'avoir une relation simple et directe avec le coût du service. Elle peut, bien sûr, si on veut ; mais elle peut aussi ne pas, si on veut, et ça on a tendance à l'oublier...