On remarque d’ailleurs, pour les /ə/ qui sont restés (je, te, de, que, etc.), l’amuïssement occasionnel (des proclises, plus exactement) selon un rythme binaire dans la langue orale :
Oui c'est ce que je dis dans le dernier paragraphe du
./32, sauf que pour moi il n'est pas occasionnel, il est systématique en l'absence de circonstances particulières qui vont faire qu'on prononce les e muets¹.
Il me semble que le rythme binaire dont tu parles n'est qu'un effet de la mise en œuvre de ce que je dis : on ne garde les e que pour éviter une accumulation de consonnes successives trop importante. De fait, si tu essayes de sauter (amuïr ?) deux e muets de suite, ça devient imprononçable à tous les coups. Mais ça peut arriver qu'on en prononce un même en dehors d'une séquence, par exemple je sais pas, dans « ocre jaune » (ou pire « ocre rouge »), tu ne peux pas vraiment virer le e de ocre, pourtant il est isolé, ce n'est donc pas une question de rythme binaire ^^ (tiens, là encore : « rythme binaire », le e de rythme est prononcé, bien obligé ^^. Enfin quoique, c'est limite mais ça peut passer, enfin j'aurais personnellement tendance à le prononcer)
¹Un e muet est par définition un e qui ne porte pas d'accent (et n'est pas suivi d'une consonne qui change sa prononciation comme le ferait un accent, comme dans elle etc.), ça ne veut pas dire qu'il ne se prononce pas ^^