iwannabeasushi (./801) :
Mais l'Union européenne est quand même un bel exemple de solidarité internationale, le plus abouti dans le monde.
Absolument pas.
Les nouveaux entrants le découvrent à leurs dépends, souvent avec surprise : l'Union ne protège pas ses états membres contre le reste du monde, et d'ailleurs les traités interdisent explicitement moultes expressions de solidarité, que ce soit à l'intérieur d'un état ou entre états (d'ailleurs l'aide accordée à la Grèce est illégale, mais en plus d'être pléthorique au niveau législatif, l'Union ne se préoccupe pas toujours de respecter le droit).
L'Europe avance, malheureusement pas aussi vite que j'aimerai, mais pas de quoi décréter une "impossibilité" d'avancer.
À vrai dire l'européisme a fini de s'épuiser dans le projet de la monnaie unique, qui en plus n'a pas donné grand chose de positif. Depuis il n'y a plus rien, parce qu'il ne peut plus rien avoir de plus, les états-nations ont une réalité sociologique solide et la petitesse de la classe politique actuelle ne permet pas de forcer ce mur de la réalité.
L'UE est aujourd'hui un patrimoine qu'on entretient, mais il n'y a plus ni idéal ni renouvellement de la pensée européenne ; on ne trouve plus de penseur capable de donner un sens ou des perspectives saillantes à la construction. L'horizon ne consiste qu'à gérer cette ligue hanséatique vague et molle.
Le problème est surtout lié aux processus intergouvernementaux qui s'enlisent lorsqu'on s'encombre de considérations nationales exacerbées comme certains le souhaiteraient.
Et oui, il y a des identités nationales qui ne s'effacent pas, malgré toutes les hypocrisies. Il faut l'accepter : les faits sociaux, malgré leur caractère arbitraire et ennuyeux, peuvent être aussi inéluctable que les lois de la thermodynamique.
La Grèce n'est pas en crise à cause de l'euro,
Certes, mais
1) la crise grecque est un avatar de la crise financière mondiale. L'euro n'est certainement pas responsable de cette crise mondiale, néanmoins les faiblesses de l'architecture monétaire européenne jouent un rôle dans son ampleur.
2) l'euro a un rôle extrêmement préoccupant dans la gravité de la crise grecque. C'est à cause de l'euro que le système monétaire de tout un continent peut être menacé par la situation d'un pays périphérique qui représente quelques % du PIB ; c'est à cause de l'euro que la Grèce ne peut pas apaiser la situation par une simple dévaluation.
Ajoutons que le prêt à la Grèce n'a rien réglé et nous sommes toujours sur la corde raide, d'ici six mois, un an, qui sait ? nous connaitrons de nouveaux soubresauts.
et sans l'euro, ça fait longtemps que les taux d'intérêts pour les emprunts grecs auraient explosés.
Exactement !
Et c'est pourquoi sans l'euro, les déséquilibres grecs n'auraient pas pu s'amplifier jusqu'au point actuel. Imposer une politique monétaire commune à des zones économiques profondément différentes ne fait qu'amplifier les déséquilibres.
Ça ne concerne pas que les grecs : le déséquilibre allemand vers le haut est aussi dangereux pour l'équilibre de l'Union que l'horrible gestion des PIGS.