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NhutLe 11/06/2010 à 16:45
Nil (./34) :
Ce n'est pas le fait d'être policier qui rend violent, c'est une certaine violence (frustrée ou tout ce que tu veux) qui peut donner envier de faire un métier où tu vas avoir du pouvoir, un uniforme et une arme...


Dans ce cas il faut s'interroger sur ce qui rend les gens violents et frustrés en Seine-Saint-Denis, au point qu'ils veulent s'engager dans la police dans le but de mater du basané.

Voici comment j'analyse la situation: il y a les facteurs favorisants la violence policière et les facteurs déclenchant la violence policière.
Parmi les facteurs favorisants:
- la colère
- la frustration
- le sentiment de force qu'inspire l'uniforme, la matraque et le pistolet semi-automatique
- le sentiment d'impunité quand on déborde
- la perte de vue du but de l'existence de la police
Parmi les facteurs déclenchants:
- une infraction réelle
- un manque de respect envers les forces de l'ordre
- un délit de sale gueule

On pourrait commencer par ne plus commettre d'infractions et respecter les policiers quand ils patrouillent en rue (= simplement les regarder passer sans rien changer à ce qu'on était en train de faire), ça réduirait pas mal les prétextes qu'ils ont de matraquer les gens. En plus si on les respecte ça réduira leurs sentiments de colère et frustration, donc c'est du tout bon. Reste à voir la proportion de violences policières qui commencent effectivement par un simple délit de sale gueule.

Ensuite les débordements doivent être punis, c'est clair et net sinon les policiers auront un sentiment d'impunité et se remettront à bastonner le peuple en toute gaieté à tour de bras. Mais si les policiers sont punis pour des violences qui étaient bel et bien justifiées (genre immobiliser un forcené) ou qu'ils n'ont pas commis (genre accident après une course-poursuite sans le moindre contact) alors ce sont les voyous qui auront ce dangereux sentiment. Trouver le juste milieu est une tâche très ardue, et quelque
soit la décision prise par le juge, elle sera toujours contestée.

On pourrait penser que la police est folle d'accepter dans ses rangs des types qui se sont engagés poussés plus par la colère ou la vengeance que par une volonté de justice, et pourtant c'est le cas. Peut-être a-t-elle besoin de personnel au caractère bien trempé pour faire face à e qui se passe dans les rues? Les gentils, les gringalets et les faibles ne pourraient peut-être pas supporter les confrontations avec la jeunesse locale; Alors il faut des loups, des forts, des hargneux, des qui savent se défendre si on les frappe ou si on insulte leur mère.

Bref, désamorcer l'escalade de la violence qui a lieu entre Police et voyous ça doit pas se faire que d'un côté. Malheureusement aucun des deux camps n'a envie de paraître faible devant l'autre. Et ça ne fera donc que continuer.