2Fermer4
ZerosquareLe 30/03/2015 à 00:15
Rah, la question qui retourne le poignard dans la plaie tongue
Je me la suis souvent posée, et Godzil m'a dit la même chose.

Voici ce que j'en pense grosso modo :

- l'"excuse" du temps libre, je n'y crois pas non plus. Mine de rien, les études (avec les devoirs/révisions) c'est quand même bien prenant, surtout en supérieur. Et ça ne nous empêchait pas de coder quand même.

- il y avait l'attrait de la découverte : on débutait, même coder les parties "pas intéressantes" était quelque chose de nouveau pour nous. Aujourd'hui, refaire quelque chose qu'on a (et/ou que d'autres ont) fait des dizaines de fois est forcément moins attirant.

- surtout, à l'époque, Internet n'avait pas la place qu'il a maintenant. Pour ma part, pendant des années je n'ai codé qu'en me débrouillant avec les docs et bouquins en papier, et avec comme seul point de comparaison les programmes qu'on trouvait sur les disquettes/CD des magazines d'info. Maintenant, toutes les infos ou presque sont accessibles via Google, et quand on veut faire quelque chose de "nouveau" on s'aperçoit qu'il y a quasiment toujours quelqu'un d'autre qui l'a déjà fait, et souvent en mieux. Ça n'est pas très motivant.

- autre facteur lié : les multiples interruptions. À l'époque, on pouvait passer ses journées entières de WE/vacances concentrés sur son code. Aujourd'hui, entre les mails, SMS, forums, et autre formes d'information/interaction instantanée, c'est extrêmement facile de se laisser distraire, ou d'avoir l'impression de rater quelque chose si on se "déconnecte" volontairement.

- les limitations des plateformes de l'époque (aussi bien sur le plan technique que sur le plan documentaire) étaient quelque part un atout. Avoir des contraintes réduit le nombre de question à se poser, et permet d'être satisfait d'un résultat même quand il n'est pas extraordinaire. Alors que maintenant, il y a tellement de possibilités que faire un truc "simple" n'impressionnera personne, quand bien même on y aura passé du temps.

- la complexité plus faible des plateformes permettait d'avoir une vue d'ensemble du fonctionnement du système. Aujourd'hui, c'est quasiment impossible pour une seul personne de maîtriser toutes les couches depuis jQuery jusqu'à l'électronique d'un PC. On ne peut plus tout faire soi-même (ou presque), donc le travail qu'on effectue n'est qu'un élément d'une chaîne, donc la fierté qu'on peut en tirer n'est pas aussi grande.

- le fait de se poser des questions, je n'y avais pas pensé mais c'est vrai : je regrette ma productivité passée, mais pas le code de cochon qui allait avec grin

- quant aux souvenirs... perso j'en garde de bons souvenirs, et si je ne l'avais pas fait je n'aurais pas mon métier actuel, mais je me dis quand même que ça m'a fait rater des choses à côté (c'est pas un hasard s'il y a un topic "asso des célibataires" sur yN tongue)