Nil (./414) :
Cela dit, tu demandes à certains corses s'ils se sentent Français ou Corse, et tu vas avoir quelle réponse ?
Je n'opposais pas les identités, on peut être corse *et* français. Si tu demandes à des corses s'ils se sentent français, la grande majorité te dira oui.
En fait, même sans aucun bon sens, y'a un moyen très simple pour savoir si tu as un peuple uni ou des communautés séparées, il suffit de regarder comment marchent les élections (quand elles sont libres).
Si il y a un vote communautaire marqué, alors ces communautés se pensent d'abord comme communauté plutôt que comme individus faisant partis d'une nation, d'un peuple, et votent donc pour l'intérêt de leur communauté plutôt que pour leur intérêt personnel (ou plutôt, ils pensent que leur intérêt personnel passe par l'intérêt de leur communauté )
En gros c'est génial car c'est une façon auto-déclarative d'affirmation identitaire. Avec cette méthode on voit très facilement :
- Que les afro-américains, votant à 90% démocrates, se pensent d'abord comme afro-américains avant de se penser comme citoyen américain.
- Que depuis la *création* de l'état libanais, il y a des partis communautaires et même une répartition des posts politiques par communauté. Je rappelle au passage que le Liban est une création de la France à la demande des maronites (qui ont été cons de vouloir un trop grand territoire incluant trop de gens différents) qui ne voulaient surtout pas repasser sous le joug musulman (cf. archives de l'époque, très instructives ). Après ouais comme partout les puissance extérieures jouent leur jeu en supportant telle ou telle fraction (mais elles profitent d'un déjà divisé selon des lignes de fractures déjà existantes, et non l'inverse )
- En Irak, y'a un parti chiite et un parti sunnite. Comment c'est étrange, hein.
- En AfSud, y'a un parti noir (ANC) à 99% et un parti blanc et métisse à 90%. Surprenant.
- Dans la plupart des pays subsahariens, l'ethno-mathématique électorale clientéliste est tellement marquée qu'une élection revient à faire un recensement. Du coup les moins nombreux perdent toujours si le vote est libre, alors quand ils sont trop mécontents ils prennent les armes. (le mécanisme récurent des guerres civiles africaines)
conséquence : le jeu de la
politique des identités minoritaires, joué par les démocrates US, puis la gauche française (terra-nova) et toutes les gauches occidentales, qui consiste à faire de l'électoralisme par identité (ethnique, religieuse, de genre, de sexe, d'orientation sexuelle, etc. ) en opposant la minorité "opprimée" à la majorité "opprimante", soit une réinvention moderne de cette logique d'affrontement communautaire*, peut littéralement défaire des pays pas très solides, exacerber les divisions, et provoquer une réaction identitaire nativiste de la majorité autochtone.
Bref toutes les pleureuses de gauche qui déplorent Trump le populisme etc récoltent en fait exactement ce qu'ils ont semé, la réaction à leur action, à la division qu'ils ont provoqué eux-mêmes.
* : en plus de détruire le pays et la cohésion nationale, le problème indépassable de cette approche est l'alliance de gens trop différents. On défend d'une part le droit des transgenres à avoir des toilettes 3ém sexe et le droit des salafiste à imposer la burqua, le droit à avorter et le droit à la lapidation, etc. Genre ces gens-là vont réussir à cohabiter sans s'entre-tuer.... ça ne peut donc marcher qu'à très court terme.
Pour revenir à notre Corse, il y a un vote Corse aux élections locales, mais aux élections nationales il n'y a pas de vote corse, ça se distille dans les différents partis nationaux. Du coup je dirais que les Corses, majoritairement, se sentent à la fois Corse et français, et qu'ils en ont bien le droit. Par ailleurs après quelques échanges de dynamites réciproques ici et là, les pieds-noirs qui se sont installés en Corse sont devenus tout-à-fait acceptés et presque tout-à-fait Corse. Comme quoi leur identité ne les empêche pas forcément d'intégrer.
Nil (./414) :
Mais je ne pense pas qu'un Allemand ou un Anglais déteste la France... et pourtant on aurait des raisons de s'en vouloir ^^
je parlais des gens qui construisent leur identité sur une base de victimisation (concurrence victimaire etc). Ce n'est ni le cas des anglais ni des allemands, que je sache.
Kevin Kofler (./415) :
La Yougoslavie fonctionnait très bien sous le communisme, c'est cette merde de capitalisme qui a porté la guerre civile (et ce à cause de nationalistes comme toi).
Évidemment. Le régime communiste a tellement bien fonctionné qu'une fois libre après des des décennies de communisme ils se sont tous foutu sur la gueule en un temps record. La seule chose qui tenait la Yougoslavie c'était le totalitarisme et la dictature, l'union imposé "par la force et par le haut", qui vole toujours en éclat dès que la force n'est plus là. Super modèle stalinien qui retient ton approbation, donc.
Nil (./414) :
Euh oui, c'est normal, les toulousains sont des occitans, les perpignanais des catalans, tu mélanges tout 
certains rapprochent les deux, incluant le catalan dans l'occitan (c'est pour ça que j'ai pris toulouse, certains occitans incluent les catalans à une grande Occitanie, j'ai déjà entendu des gens dire qu'ils étaient plus proche des catalans etc que des nordistes etc), mais à mon sens sous le vernis de la langue commune l'unité catalane c'est déjà complétement bidon y'a d'énormes différences entre Barcelonais et gens de Valancia etc (et même du ressentiment entre eux), ça leur arrive même de préférer soutenir le Réal au Barça (ce qui est quand même une incroyable faute de goût, mais passons )
Je parle même pas du concept d’Occitanie comme identité qui est devenu d'un ridicule sans nom.