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NilLe 23/11/2009 à 23:07
very (./47463) :

En gros, parce que bon faut quand même bien croire, être gentil et rêver de bisounours, hein, aller hop tu préfères une incohérence intellectuelle que de voir les choses en face; voir carrément de te mettre des oeillères pour te forcer à être naïf. J'ai compris depuis longtemps qu'à titre individuel, être volontairement naïf (consciemment ou inconsciemment, mais en y mettant du sien ) était la manière la plus simple de supporter la vie. J'ai toujours senti, pour ma part, que l'homme est grand quand il refuse cette soumission, ce rabaissement au niveau de l'animal. Mais ça le met effectivement dans une position difficile, d'équilibriste, quasi surhumaine, sûrement intenable sur le long terme pour toute une communauté/cvilisation/culture.


Non, je pense que tu te trompes vraiment (mais peut-être que c'est effectivement un "truc de croyant", bien que j'espère vraiment que l'espoir ne soit pas restreint à ceux qui croient en Dieu)... je ne parle pas d'incohérence intellectuelle ; la naïveté dont je parle n'est pas d'ignorer les faits ou la réalité, mais de penser qu'il y a du bon en l'Homme, qu'on peut être surpris, que le bonheur passe d'abord par un changement de façon de voir le monde (je crois que j'en parle assez dans 12rdB, non ?! ^^), et que l'individu n'a que la place qu'il ose prendre (dans la limite de ce que peut lui offrir la société dans laquelle il gravite, plus une petite marge qui est la clé de tout).
Quand je parle de l'hyper-déterminisme dans lequel semble tombé Hippopotame, c'est qu'au fond j'ai l'impression qu'il dit que tout est tellement grand qu'on n'a pas grand chose à dire mais (ce qui est un peu étrange) qu'on "mérite" la situation dans laquelle on se trouve. Cette désillusion, même si elle a des fonds de vérité (j'en suis conscient) ne permet pas de faire avancer grand chose. Oh, effectivement, on peut faire avancer la science et faire d'intéressants constats ethno-sociologiques mais, finalement, c'est oublier le bien-être de l'individu dans l'immensité de ce qui l'entoure.
Attention, je ne parle pas non plus d'hédonisme... mais plutôt d'une reconnaissance factuelle, pas forcément à l'échelle macro-sociologique d'ailleurs, des qualités individuelles et de la faculté de favoriser l'épanouissement de l'individu.

<digression de fin de journée>Je crois que c'est la limite du Go dans la métaphore qu'il pourrait présenter de la vie : la pierre n'a aucune espérance d'épanouissement ; à la fois ultracommuniste et hypercapitaliste, elle n'œuvre que pour quelque chose de "plus grand". Sauf que si je réduis le Go à ce qui a lieu sur le goban, je pense faire une énorme erreur : le plus important est avant tout les deux individus qui sont penchés au-dessus.</digression de fin de journée>