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veryLe 28/01/2009 à 17:07
[ à tout le monde: désolé du pourrissage de topic. Ne pas hésiter à revenir au sujet... ]
Nil (./13251) :
C'est d'ailleurs assez amusant que tu parles de Freud. Il n'a pas "mis en équation" (au contraire, même, le fondement de la psychanalyse est son adaptation à l'individu)


Bon y'a quiproquo sur "mise en équation". Remarque j'aurais du m'y attendre. Mettre en équation ne veut pas dire établir une équation primaire ( qui part de rien ) et penser que tout le monde doit s'y conformer.
C'est l'inverse, la mise en équation tient exactement de la même démarche que la psychanalyse originelle ( de n'importe quelle science expérimentale sérieuse ): on part de l'homme, des faits réels, des émotions ressenties, des comportements remarqués. Et ensuite, on essaye de construire un "modèle" (une "équation" ) qui "rend compte" des faits observés. Le modèle ne dit pas si c'est bien, mal, si il faut aller par là ou par là... il explique, d'un point de vu tout à fait neutre et amoral, des relations (liens logiques) entre objets. (des concepts. ) C'est ça une équation: des liens logiques entre des objets.
L'équation n'explique ni ne juge les "axiomes" (pour simplifier, ce que tu pose comme faits vu l'observation, les postulats au sens physicien du terme. ), elle ne juge pas non plus les liens, les différents concepts introduits.... Elle ne juge rien. Rien du tout.

Elle fait juste des liens entre des objets. C'est tout. C'est l'homme qui juge ensuite. Donc, ce que tu décris n'a rien à voir avec ça, ie. tu te pleins de ce que l'on pourrait appeler la normalisation sociale, que je regrette aussi beaucoup, beaucoup. Qui consiste en gros à imposer à tous un modèle de vie, de bonheur, de pratique, de comportements, etc. ( On dirait grave une religion tiens.. A pousser par-là tiens... la religion du progressisme... )

Je pense même au contraire qu'une compréhension saine de l'homme amène plutôt vers le contraire: on comprends tout de suite que cette pseudo-religion est incohérente dans tout modèle pas trop tordu de l'homme. ( comme par exemple cela permet vite de comprendre pourquoi le communisme est infaisable en pratique. ). Enfin, et contrairement à ce que tu sembles dire, ça amène plutôt au doute et au questionnement permanent – avoir une esquisse de la complexité infinie de l'homme, de son non-sens, de l'absence de but évident, de tout l'aspect ridicule et génial que ça a, de l'évidence du retour rousseauiste au ressenti malgré que ça soit une arnaque, etc. ça amène à vraiment se poser bien des question.
Beaucoup plus que quand on a une conception absente ou simplissime de l'homme, et que l'on suit alors juste ses instincts ou ce que l'on nous dit de faire.
Et donc in fine à être très tolérant et compréhensif – par ce que l'on comprend que dans ce truc infini les gens peuvent trouver ou tester différentes voies, volontairement ou non –, et tolérant au vrai sens du terme, pas au sens guignolesque actuel. ( où le petit bobo de gauche bien-pensante est "tolérant" que vers les gens, au fond, qui lui ressemblent terriblement: aussi "tolérant", aussi à gauche, aussi progressiste, aussi imigrationiste, aussi métissolâtre, aussi conforme à toute cette idéologie à la con. Regardez s'ils sont tolérant avec des gars du FN... Et puis on les voit bien à la fac, dans les syndicats ou au PS: leur pratique est absolument sectaire. )

Pour finir: c'est plutôt même le refus ou l'absence de compréhension (par la "mise en "équation"", enfin change de nom si tu veux, maintenant on se comprends) qui équivaut souvent à voir le réel via ses idées [ ce que tu me reproches ] qui amène à agir selon l'instinct primaire, et en particulier le conformisme social, i.e l'uniformise par adoption de la norme. Il faut bien se dire que ce sont les gens qui se précipitent pour sauter dedans, dans la norme. Par ce qu'ils ne savent pas qu'il y a autre chose, par ce qu'ils n'ont jamais appris la solitude et donc la pensée critique, par ce que c'est un es instincts humains par excellence, par ce que...

Nil (./13251) :
formaliser ce qui n'est pas formalisable, et pour cause : nous n'avons pas le recul pour le faire (nous sommes en plein dedans).

Pourquoi ta modestie te conduit toujours à l'abandon ? Tu laisses ça à Dieu ? On peut pas être humble et conquérant à la foi ? Tenter quand même ? ( entre-autre par ce que aujourd'hui, c'est le résultat d'évolutions des 3 derniers siècles et sa poursuite logique, et heu ça on a un peu de recul, non ? )
N'y a-t-il pas des gens qui ont vu très limpidement leur époque ? voir même en avance ? Flaubert, Céline, ... ?

edit: je reste tout de même sensible aux gens qui pleurent.