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NilLe 10/11/2015 à 10:07
Zerosquare (./145) :
Oui, voilà. C'est un boulot de fond que doivent faire les enseignants, et surtout les parents, dès la petite enfance. Mais ce n'est pas la bonne méthode pour traiter un cas existant et précis. C'est comme si, face à un mec brûlé au deuxième degré sur une grande surface de son corps, tu disais "alors, il faut bien se laver les mains, désinfecter la plaie avec de l'antiseptique et mettre un pansement".
Ben... il faut faire un traitement plus large, mais si le gars ne se lave pas les mains et si la plaie n'est pas désinfectée proprement, ça ne fera qu'empirer. Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas parce que ce qui est à faire est plus vaste qu'il faut se priver d'un outil qui prend son utilité dans le contexte global.
Zerosquare (./145) :
La même que pour le reste. Le harcèlement psychologique est reconnu par la loi au même titre que le harcèlement physique et verbal. Ce qui compte, ce n'est pas les technicalités, c'est l'intention. Si tu dis à ton gamin "je ne veux plus rien voir traîner dans cette chambre, ou tu es privé de dessert", et qu'il va planquer toutes ses affaires dans la baignoire, tu ne vas pas le punir parce que "techniquement" il t'a obéi ?
Tout comme tricher avec le fisc est interdit, mais il y a des montages financiers qui sont légaux. Tu peux très bien te faire harceler sans que ce soit "illégal", et le petit con pourra toujours dire qu'il n'a rien fait de mal. D'ailleurs, le harcèlement, c'est rarement un gros truc, mais c'est plutôt une série de petites choses parfois infimes, mises bout à bout, et réalisées par tellement de monde que personne n'a finalement fait quelque chose de grave, mais tout le monde a participé et a poussé la victime à bout. C'est entre autres pour ça que les profs et les parents ne voient rien : quand un fait leur est rapporté dans son individualité, leur première réaction est "c'est pas grave, tu vas pas pleurer pour ça".
Zerosquare (./145) :
Quant au reste, c'est du Nil pur sucre (tongue). Qu'il y ait des facteurs individuels et sociétaux qui expliquent ce genre de comportements, c'est certain, mais c'est hors-sujet : être malheureux ne donne pas le droit de faire souffrir des innocents, ce n'est pas au gamin harcelé de payer le prix des problèmes de son harceleur. Ces comportements doivent être d'abord punis, et seulement ensuite analysés. Sinon, quelques années plus tard, tu te retrouves avec des gens qui crament la bagnole du premier venu "parce qu'ils ont été malheureux dans leur enfance et que la société gnagnagna".
Si la personne est punie mais ne comprend pas pourquoi elle est punie, ça ne sert pas à grand chose. Or la plupart de ceux qui vont être acteurs du harcèlement (je ne parle pas des 2/3 gros pervers qui se régalent de faire souffrir un type, mais des 20/30 qui suivent et donnent chacun un coup de pied ou se moquent "parce que c'est rigolo") ne réalisent même pas la gravité de ce qu'ils font. D'ailleurs, il n'y a parfois même pas de meneur, c'est un mouvement de groupe débile.
Quant à
Zerosquare (./145) :
Le harceleur scolaire ordinaire, c'est celui qui met toujours le bazar en classe, celui qui est n'est jamais loin quand il y a une bagarre
c'est un peu simpliste et ça dépend des âges. Personnellement, les rares fois où quelqu'un m'a protégé, ça a été par les plus gros fouteurs de merde (mais qui voulaient garder leur honneur : j'avais intérêt à ne pas les remercier après et à faire comme s'ils n'avaient jamais rien dit/fait).

Pour choper mon bon point godwin, je dirais que le harceleur, c'est le collabo. C'est celui qui va faire sa petite partie de sale travail pour être bien vu par "le groupe", sans vraiment jamais se mouiller. Parce que ça l'arrange. Et le jour où un gars se fera prendre, il sera le premier à lui casser du sucre sur le dos.