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NilLe 28/09/2016 à 15:27
very (./303) :
Heu, une bonne partie (majorité je crois ?) des profs n'a pas l'air très contente, donc bon à mon avis tu t'avances un peu trop grin
Bah écoute, je suis dans le milieu, je côtoie pas mal d'enseignants du secondaire, j'ai encore un certain nombre de contacts avec des formateurs d'ESPE (ex-IUFM), et les échos que j'ai sont globalement positifs même si la plupart des enseignants admettent qu'ils n'ont pas l'habitude de bosser en équipe et que ça les oblige à parler à leurs collègues. Et ils sont aussi très contents que les modalités d'applications des EPI soient souples, ce qui leur permet justement de regrouper les heures de façon à avoir des semaines normales le reste du temps.
very (./303) :
et tu vas les sauver en faisant un enseignement interdisciplinaire
Non, on apporte quelque chose d'autre qui peut créer des déclics. Cela dit, on ne les sauvait pas sans ça ; on a un système éducatif qui, dans le primaire et le secondaire, accroît les inégalités (et qui est un des pires à ce niveau au niveau européen d'après les dernières statistiques). Si on ne pioche pas des idées là où ça marche, on va droit à la catastrophe.
flanker (./304) :
On voit ce que ça donne en physique au lycée où on commence à faire de la physique quantique sans avoir la moindre notion permettant de comprendre un peu le sujet. Qu'est-ce qu'on en retient ? Pas grand-chose, peut-être que la mécaQ est compliquée, et encore…
Bof, au lycée de notre temps on voyait les bases de la physique nucléaire, et je ne suis pas certain qu'on en ait retenu grand chose à part de vagues concepts (et encore). C'est un peu une spécificité des programmes de physique dans le secondaire depuis toujours ou presque : une partie des connaissances est vraiment pratique (tout ce qui est méca, par exemple, et encore ça reste limité), une autre est de l'ordre de la culture permettant d'avoir un tremplin vers autre chose, de créer des vocations...
flanker (./304) :
De plus, ce n'est pas en habituant les élèves (ah, non, c'est vrai, on parle d'« apprenants » maintenant) à ne faire que ce qui les intéresse que ça va les former de façon utile. Oui, l'école peut être chiante. Mais ça tombe bien, ça fait partie du jeu : il faut aussi apprendre à faire des efforts pour arriver à un résultat.
Mais on ne les habitue pas à ne faire que ce qui les intéresse, c'est quoi ce délire ?! 95% des programmes n'a pas changé, les EPI sont un petit truc dans un coin qui sont un outil de plus (même si, effectivement, ça va rogner sur certains enseignements, le quota horaire dédié à la discipline ne change pas... c'est une façon d'ouvrir des projets qui existaient déjà avant afin de créer des ponts, comme des journaux de collèges, des recueils de nouvelles, des sorties thématiques... - vous n'êtes jamais allés au théâtre ou au musée, au collège ?!).
En outre, il faut être conscient de la situation : si l'école ne s'adapte pas, ce ne sont ni les élèves ni les parents qui le feront à l'heure actuelle. Alors on fait quoi ? On regarde le bateau couler ? Mais j'imagine que, avec ta longue connaissance de la pédagogie dans le primaire et le secondaire au début du XXIe siècle tu as des idées magiques qui vont résoudre tous les problèmes !
Il faut regarder la réalité en face : 99% des gens de yAronet ont été dans un cadre scolaire spécial (on a tous fait un cursus général [plus rarement technologique, quasi jamais professionnel], le plus souvent scientifique, au lycée, qui nous a ouvert la voie à des études supérieures, voire une grande école pour certains). Ce n'est pas le cas de la majorité des gens, et notre regard est fortement biaisé.
Zerosquare (./305) :
- ne fournir que de vagues idées et laisser les gens faire tout le reste tous seuls, c'est une stratégie de gestion toute aussi mauvaise que d'imposer des choses sans aucune flexibilité : c'est envoyer les gens au casse-pipes. Une bonne gestion donne des objectifs et des moyens clairs, en laissant néanmoins une marge de manœuvre aux exécutants.
Mais ce n'est pas le cas ! Pour 90 à 95% des heures, l'enseignant suit un programme, avec une méthodologie et un cadre dictés directement par la hiérarchie. J'espère quand-même que dans un travail de cadre (puisque les enseignants sont des cadres) on laisse une telle marge de manœuvre (d'autant que c'est une demande régulière des enseignants, pour le coup).
loclamor (./306) :
la réforme impose un maximum de 6h de cours par jour par élève
Enfin ! On était un des pires pays à ce niveau, à ne pas respecter les cycles des élèves... En Allemagne, en Suède, aux USA, dès 15h il n'y a plus cours et les élèves font des activités (musique, arts...). Et vous savez quoi ? Ca marche...
loclamor (./306) :
de l'interdiction du redoublement (c'est maintenant au parents de se battre contre le rectorat avec un dossier solide pour espérer pouvoir en obtenir un)
Ca fait quoi... 30 ans que le redoublement est extrêmement rare, et qu'on a créé des classes spécifiques pour permettre d'absorber les élèves en retard (4e et 3e DP6...) sans que ça n'affecte les autres, avec les décalages que ça peut induire (pas la même maturité - un CM2 qui redouble, ça peut être un sacré souci, par exemple). Autant il y a plein de choses sur lesquelles on a des doutes, autant sur l'(in)efficacité des redoublements, il y a des chiffres et c'est une certitude.
D'ailleurs, si une classe équivaut à un niveau de connaissances, ça pose des problèmes dans pleins de situations (élèves avec des handicaps, ENA, élèves avec une rupture de scolarité dans le système français...). Si on faisait vraiment ainsi, on aurait des ados de 13/14 ans dans des classes de CM1. Le choix qui est fait est donc (un peu à la manière de ce qui se faisait dans les années 80/90 avec les CPP/Techno) d'avoir des classes spécialisées, pour conserver le collège unique de la loi Haby de 75, mais avec des enseignements adaptés.

Par contre, là où il y a un (vrai) problème, c'est dans les remontées des incidents et les sanctions disciplinaires, mais c'est un problème de pression rectorat/ministères sur les chefs d'établissements.
loclamor (./306) :
et du bordel d'une réforme appliquée en même temps sur le cycle 3 (CM1, CM2, sixième) et le cycle 4 (cinquième, quatrième, troisième) : avec le transfert de certaines notions d'une année sur une autre
Ce n'est pas nouveau, même si la nouvelle réforme a bousculé certains cycles (avant, le CP était dans le même cycle que la GS ; là le CP est avec le CE1... du coup, des bascules à cheval sur deux structures/établissements, il y en a depuis déjà quelques années).
loclamor (./306) :
Mais la fin du cycle 3... la sixième... OH ! c'est dans un autre établissement ! Où les élèves viennent de primaires différentes... Qui n'ont potentiellement/certainement pas fait exactement la même chose du programme du cycle cheeky
Ces cycles ne sont pas idéaux mais permettent deux choses :
- essayer de trouver une cohérence qui aille avec les évolutions des élèves
- essayer autant que possible de favoriser la continuité malgré le changement d'établissement (afin qu'en CM2 on s'inquiète de ce qui se passe après et inversement ; idem pour GS et CP)