Kevin Kofler (./2198) :
Bah, écoute, à cette époque, on utilisait déjà des partitures précises où la longueur de chaque note est indiquée.
Non, justement, c'est méconnaître la musique baroque que de dire ça.
Il y a des codifications, il y a des règles rhétoriques, mais le support visuel n'est qu'une représentation simplifiée de ce qui doit être joué. D'autant plus que, dans sa musique pour orgue, Bach n'écrivait quasi jamais de partitions telles qu'on les a aujourd'hui : il écrivait souvent des tablatures (une autre façon de représenter la musique non pas de façon abstraite, mais une façon de représenter sur quelles touches on va appuyer) ; charge aux organistes (et aux éditeurs modernes) de faire le travail de conversion puis d'interprétation.
La musique française baroque pour orgue fait un peu exception à cette règle (mais Bach n'est pas du tout dans cette esthétique) : tout est très écrit, il y a des règles extrêmement précises à la fois d'interprétation et de registration (ce qui n'est pas le cas pour la musique pour orgue des autres pays où les registrations sont le plus souvent totalement libres), ce qui n'empêche pas chaque interprète d'y mettre sa patte.