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BrunniLe 24/12/2019 à 06:51
Nil (./6386) :
Brunni (./6382) :
Personne n'obligeait les femmes à être des hôtesses/potiches, mais l'état de fait y menait.
Euh... Non, en fait... Il y a tout un tas de postes qui ont été interdits aux femmes parce qu'elles étaient femmes, et les premières à avoir crevé le plafond de verre en ont fait les frais (je vous rappelle le comportement des députés devant notre ancienne ministre de l'écologie ?). Et, pour avoir assisté à des recrutements, il est encore trèèèèès largement admis que "femme = moins compétente", à CV égal (et, ce qui est dramatique, c'est une parole qui est aussi bien portée par les hommes que par les femmes). Des "elle est trop jolie pour être honnête/compétente/efficace", j'en ai entendu plus que de raison.
Hmm que ça ait existé et existe, mais il y a un autre type de problème beaucoup plus subtil, c'est quand on te refuse un rôle parce que tu es une femme, sans te le dire. Tu dis qu'on admets dans ta profession que femme = moins compétente, c'est exactement ca. On préjuge quelqu'un basé sur son sexe, mais aucune "loi" ne peut vraiment empêcher ce jugement ; on n'a qu'à invoquer une autre raison pour refuser un candidat.

Et c'est là que c'est important. Lorsqu'une femme est recalée, elle peut se dire que c'est parce que c'est une femme. Mais quid des hommes qui se font refuser des postes parce qu'ils ne plaisent pas au dirlo, parce qu'untel juge qu'ils ne sont pas ci ou ça ? Seul un infime pourcentage d'hommes accédera à leur poste convoité, et c'est ça que je propose d'analyser. Et il y a trois composantes majeures : les lois (garde des enfants, etc.), les préjugés de la société (un homme doit être fort, n'a pas le droit de se plaindre, etc.) et l'endoctrinement (depuis gamin un mec doit "prendre sur lui", "toughen up" comme on dit en Anglais, faire avec une compétition féroce, etc.).

Nil (./6386) :
Dans les paroles, je veux bien le croire. Dans les faits, quand on regarde ce que les femmes se prennent dans la gueule "parce qu'elles sont femmes" est assez dingue (dans la vie "civilisée", peut-être, ou, en tout cas, ça prend d'autres formes ; mais si tu prends Twitter, qui est un magnifique exemple de ce qu'est une société où les gens se lâchent et disent ce qu'ils pensent, on n'y est pas encore).
Twitter est un microcosme, une sorte de monde dans le monde, et les points de vue infects de femmes y sont légion également. Peut être pas équivalents en pourcentage ? Mais je ne cautionne aucun des deux, c'est absolument toxique d'espérer résoudre des injustices en créant une guerre entre hommes et femmes. Ça peut donner quelque chose sur le long terme mais il y a beaucoup de dommages collatéraux, à commencer par l'isolement entre communautés, comme les US, cette société profondément pétée, a toujours suivi.

Nil (./6386) :
Quelles seraient ces inégalités ? Parce que, pour le coup, les injonctions relatives aux devoirs des femmes sont assez énormes dès que tu touches à la maternité ("il faut l'allaiter"/"mais pas trop sinon t'es pas une bonne mère"/"t'as pas pris de congé mater ? t'es une mauvaise mère"/"t'as pris tes congés mater ? tu es inefficace au niveau du boulot").
Tiens, et... le jour où on aura des tables à langer dans les espaces sanitaires des hommes ailleurs qu'à Ikea, ce sera cool aussi... parce que dans le genre devoirs qui sont portés de fait sur les mères... (ah oui, et je ne parle même pas du réflexe qu'ont les encadrants scolaires quand un enfant est malade à l'école ou qu'il y a un retard pour les récupérer ou pour prévenir d'un enseignant absent : je n'ai jamais été appelé. Même quand ma femme ne pouvait pas répondre, il n'y a jamais eu de tentative d'essayer de m'appeler moi. Jamais. Dans aucune des structures (centre de loisir, école, activités périscolaires, garderie...). Enfants = mère.
Oui et travail = père. C'est exactement le problème, ce n'est pas mutuellement exclusif tu vois. Le fait est que des hommes souffrent aussi de cette situation. Penser que, travailler sans jamais voir sa famille, est forcément plus facile qu'allaiter et s'occuper du gosse, c'est réducteur. Car comme toute généralité, ce n'est pas valable pour tous, et ceux qui ne rentrent pas dans le moule souffrent. Je veux d'ailleurs te faire noter ton biais (ton poste est formulé de manière à suggérer à 100% que seules les femmes souffrent).

Nil (./6386) :
Des "elle est trop jolie pour être honnête/compétente/efficace", j'en ai entendu plus que de raison.
Oui, sauf que dans la pratique c'est vrai. On a beaucoup d'hommes incompétents parce qu'ils lèchent des culs, et beaucoup de femmes qui vivent 5 niveaux au-dessus de leur compétence réelle car elles sont belles, donc pour quelqu'un qui cherche (exceptionnellement) des collaborateurs sérieux, c'est une question légitime, bien que décrétée politiquement incorrecte. C'est la faute de la société et ça revient sur les hommes au final ; s'ils avaient un accès plus sain au sexe, notamment via une éducation sexuelle, et en séduction, appropriées, ils seraient moins à bander devant la première venue et la mettre sur un piédestal, ce qui donnerait à leur tour une meilleure vie à ces femmes qui ne savent absolument pas où elles en sont réellement.