Hippopotame (./159) :
L'artiste aussi. Soyons honnête. A notre époque il y a des statuts et une place sociale pour les artistes.
Je ne le nie pas (même si ces statuts sont régulièrement revus à la baisse). Mais je disais juste qu'en changeant de régime pour la rémunération et la protection des artistes aujourd'hui, on risque d'appauvrir une création déjà fortement abimée.
Parmi les problèmes que l'on voit germer, il y a le fait que les dotations venant de l'Etat central à destination des collectivités et organismes locaux (orchestres, opéras, etc.) sont bien souvent fonction du nombre de spectateurs touchés. Donc on joue des choses qui plaisent "en se faisant plaisir de temps en temps". L'ensemble intercontemporain et l'IRCAM sont deux OVNIS au milieu d'une nébuleuse d'assoupissement de la création artistique.
Hippopotame (./159) :
- la séparation progressive de l'art et de l'Etat
lol. je me demande s'il y a eu une seule époque où art et Etat ont été aussi liés que la notre.
Hmmm tu me fais redire ce que j'ai déjà dit, à croire que tu ne m'as pas bien lu

: oui, jusqu'à la révolution (sous Louis XIV en particulier) ; ensuite on a un temps trouble puis un temps libertaire (qui correspond en gros à avant la 1ere guerre mondiale et à l'entre deux guerres. Chose très surprenante, c'est avec la création de centres artistiques nationaux comme l'IRCAM que l'état se relie à l'art. Mais c'est dans une dynamique fondamentalement différente où l'état laisse libre les créateurs, sans interférer dans le processus créatif. Ce n'est que très récemment qu'on voit les collectivités locales s'indigner de spectacles politiquement incorrects.
Sally (./160) :
(tu consommes de l'art toi ?)
Le mot était volontairement choisi. L'art est, pour beaucoup de gens, un objet de consommation comme un autre. Mais c'est pas forcément un mal, ces "consommateurs" participent à la vie et à la création artistique.
Sally (./160) :
Il n'a pas à exister des gens considérés comme les seules personnes autorisées, les seules à être dans le secret des dieux (ou de l'esprit de l'artiste), qui seraient supposées Comprendre une œuvre et donc savoir comment elle Doit être interprétée, et vérifieraient qu'on fait Comme Il Faut. Sinon, pourquoi s'arrêter en si bon chemin, au théâtre et à la musique ? faisons de même pour la littérature, créons une Police des lecteurs qui interrogerait les lecteurs pour vérifier qu'ils comprennent bien le texte de la bonne façon et y voient exactement ce qu'il faut... c'est pareil ! (c'est juste un peu plus difficile à mettre en œuvre)
Je ne sais pas comment c'est pour le théâtre, mais pour la musique, en France, c'est assez exceptionnel. A partir du moment où tu payes à la Sacem le droit d'exécution, tu n'as pas à demander d'autorisation. C'est d'ailleurs un point que certains artistes de variété regrettent (il suffit qu'une maison de production concurrente paye les droits associés pour qu'elle puisse sortir un disque avec les mêmes titres mais d'autres interprètes - généralement payés au lance pierre ; il y avait ainsi plusieurs versions de la comédie musicale Notre Dame de Paris, et c'est comme ça qu'on peut voir ressortir des reprises de tubes des années 70). Ce n'est d'ailleurs pas valable que pour la variété. Les droits d'exécution pour les oeuvres de Strauss sont "réservés", mais si tu acquittes l'octroi à la SACEM, alors ce n'est plus un problème.