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AldaranLe 19/03/2008 à 19:14
Pour ce qui est de la notion de "droits collectifs", un célèbre sociologue (A. De Tocqueville) a mis en évidence que la défense de ses droits ne passait pas par le biais du pouvoir central, mais par une tendance à l'associationnisme; les associations étant alors une sorte de contre-pouvoir destinées à faire valoir les intérêts minoritaires auprès du pouvoir central. Personnellement je ne pense donc pas que ces intérêts minoritaires soient à constitutionnaliser.


et c´est bien la qu´est une large partie du probleme je dirait: au nom de l´égalité, on fait valoir l´interet d´un groupe particulier (les francophones "maternels" par exemple dans le cas des minorités linguistiques) comme étant l´interet général, ce qui constitue a mon sens une sacrée perversion de la notion d´egalité. La minorité qui souhaite employer une autre langue que le francais dans la vie publique (que ce soient les langues minoritaires d´origine, comme le basque, ou immigrée) est défavorisée.
Le refus de prendre en compte le droit des minorités entraine la négation du droit a l´égalité, et des droits "individuels" d´un certain nombre de citoyens.
Néanmoins, je ne dis pas que je suis contre la reconnaissance des minorités au niveau national, mais je pense que cela doit être fait dans le cadre de la sauvegarde du patrimoine et de la culture française (on classe bien les monuments historiques et ont leur attribue des subventions, alors pourquoi ne pas subventionner au même titre les langues régionales?).


sauf qu´une langue n´est pas un monument historique smile C´est un instrument de communication contemporain.
et je dirai que le probleme n´est pas ce qu´on fait POUR une langue mais ce qu´on fait DANS cettte langue. ca ne sert a rien de subventionner une langue si on ne lui accorde pas de place dans la vie publique.
Par contre pour ce qui est des écoles Diwan je suis mitigé...je suis d'accord pour que la langue bretonne ne disparaisse pas, mais la langue de la République française reste le français. Je ne vois dans ces établissements qu'un moyen de rester replié sur soi-même. En bref je dis OUI à l'enseignement des langues régionales en option (LV2 par exemple) mais NON aux écoles qui enseignent exclusivement dans ces langues.

Tu est trop bon d´accepter que la langue bretonne ne disparaisse pas wink pour Diwan est ce que tu as rencontré des anciens de Diwan. j´en connait quelques uns et tous me semblent très ouvert aux autres cultures (je dirait volontiers bien plus que leur équivalent monolingue francophone moyen mais ne généralisons pas). et toutes les études montrent que le bilinguisme précoce permet d´acquérir plus facilement d´autres langues ensuite, donc le coup du repli sur soit moyen quoi. ,)
et surtout, je ne comprend meme pas comment on peut considérer le bilinguisme comme un enfermement par rapport au monolinguisme. confus
et ensuite, sachant que le service public a vocation a répondre aux attentes des citoyens, si ceux ci veulent que leurs enfants recoivent un enseignement en breton, en arabe ou en anglais, quelle légitimité a l´etat a le refuser?
cette insertion de l´etat dans le domaine culturel, moi je trouve ca dangereux. et visiblement l´ONU aussi.
Pour ce qui est de la discrimination dans les "quartiers" je ne m'étendrais pas, mais même s'il est vrai que les discriminations raciales ou sociales existent, je trouve qu'elles sont parfois un peu exagérées. L'accès aux établissements scolaire est ouvert à tous, des subventions (bien que jugées parfois trop insuffisantes) pour l'enseignement existent, et sont autant de moyen d'ascension sociale.


ce n´est pas un probleme d´argent je pense, du moins pas plus qu´a Londres ou berlin 8en tout cas le rapport n´en parle pas.

je remet ici un passage du rapport, très très interessant la dessus:
Les membres des communautés minoritaires témoignent fréquemment de la frustration qu’ils ressentent en constatant qu’il ne suffit pas de devenir citoyen français pour être pleinement accepté par le reste de la société. Ils ont le sentiment que la condition de l’acceptation n’est rien moins que l’assimilation totale. Il leur semble qu’à cause d’une vision rigide de l’identité nationale française, ils ont dû rejeter des aspects essentiels de leur propre identité. Pour être considérés comme véritablement Français, il leur faudrait masquer la couleur de leur peau et pratiquer en cachette leur religion et leurs traditions. Ils ne se sentent pas bienvenus à cause de ce qu’ils sont. Pour eux, le message qui leur est adressé à travers le nom du nouveau «Ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement» est que la présence et l’augmentation du nombre de personnes issues de l’immigration constituent une menace pour l’identité nationale française. Un membre de la communauté musulmane de la banlieue de Marseille a dit: «On nous demande de nous conformer … mais c’est important pour nous de conserver notre fierté et de ne pas cacher notre identité et notre culture. Nous devons respecter les lois mais rester nous mêmes. Les vrais Français, c’est aussi nous: Mohammed et Fatima. Qu’allons nous faire?».


et ce n´est pas le seul exemple, je me souvient d´une interview d´une psy dans Libération. Elle parlait de nombreux cas d´immigrés res atteints psychologiquement parce que la société francaise demande une assimilation complete et refuse que l´immigré garde une part de son identité propre s´il veut s´intégrer.

ce que met en evidence le rapport, c´est que le refus de la diversité est un élément constitutif de l´identité nationale francaise (enfin c´est comme ca que je l´interprete). ce n´est peut-etre pas un hasard si par exemple c´est en Bretagne que l´on trouve le plus d´association de cooperation ou de solidarité avec le tiers monde ou plus généralement de relation avec l´etranger (jumelages, etc). Parce que l´identité nationale francaise est moins prégnante?