Autre point : ton monsieur Even part du principe qu'un état ne doit pas avoir une dette publique. C'est sujet à caution, pour bien des raisons : la dette publique sert bien souvent à financer en partie des entreprises certes privées (ou partiellement privées) mais localisées sur le territoire national (chez nous : Bouygues, Vinci, France Telecom, la SNCF...). Or, rappelons que l'état, c'est "nous", nous, individus, nous personnes physiques et morales. Donc cette dette, c'est de l'argent que nous devons, quelque part, à nous même.
Alors j'avais exactement la même idée que toi ya pas longtemps, mais c'est en partie faux à cause de ceci:
Les Européens ont abandonné (le 7 février 1992), le droit "régalien" de l'État de création monétaire, au profit des seules banques. Tandis qu'on focalisait les débats sur l'euro, on mettait en jeu la décision de libérer plus que jamais, totalement, ce qui constitue peut-être le plus grand "aspirateur" du régime capitaliste.
Mais déjà, depuis la réforme des statuts de la Banque de France, ayant fait l'objet de la loi du 3 janvier 1973, les avances au Trésor avaient été supprimées.
Ensuite, l'article 104 du Traité de Maastricht, transposé en France dans la loi du 4 août 1993, interdit aux Banques centrales d'autoriser des découverts, d'accorder tout type de crédit au Trésor public et à tout autre organisme ou entreprise publique.
Parallèlement, les banques peuvent quasiment allouer autant de crédits qu'elles le souhaitent (que demandé) en créant, à cette occasion, la monnaie sur laquelle elles feront payer des intérêts.
Ce régime a de multiples conséquences catastrophiques.
Il n'est pas simplement insupportable parce que les actionnaires des banques tirent indûment de très gros dividendes... d'une monnaie créée ex nihilo et ensuite prêtée à la collectivité.
Il implique aussi et surtout une situation qui assoit dans l'avenir la domination du marché : le volume d'emprunts en cours excède toujours plus celui de l'argent en circulation pour les rembourser.
D'où un surendettement (une impuissance) des États et d'un nombre croissant d'individus, ainsi qu'un pouvoir sans cesse accru pour les principaux détenteurs de capitaux : pouvoir d'achat, de rente, de décision sur les orientations de l'économie.
D'où un régime dans lequel les forts taux d'intérêts ne nuisent pas, au contraire, aux premiers prêteurs.
D'où un afflux de monnaie excédentaire alimentant les bulles spéculatives, moteurs d'un marché condamné à croître toujours pour survivre. Excédent par ailleurs non mesuré dans une inflation qui n'est plus qu'un leitmotiv idéologique, conduisant une masse croissante de victimes à prêcher sans discernement pour les intérêts d'un petit nombre de rentiers.
Donc les banques n'utilisent pas que notre argent qui est déposé, elles créent aussi de l'argent de toute pièce à partir de rien tel un faux monnayeur.
On découvre alors l'ampleur de l'hypocrisie de notre Président qui dit "Vouloir moraliser le capitale"
Ben non... ce ne sont pas "les banques" qui choisissent la quantité d'argent en circulation, mais les états-nations, ou les "états-unions" dans certains cas. Ce ne sont pas les banques commerciales, mais les Banques Centrales qui régulent la circulation des flux, et qui injectent de l'argent pour suivre la création de richesses. L'économie dans le détail, c'est pas mon point fort, mais j'ai l'impression que toi, c'est encore pire...
Il traite du système bancaire en général. De plus la FED et la BCE n'appartiennent pas aux Etats ce sont de banques privées.