ZikZak (./71) :
On a remplacé une flopée de Dieux par un unique messager dans les derniers courants religieux, c'est bien cela ?
Non, c'est un peu plus compliqué que ça, en fait ; et le fait que tu ne sembles pas avoir une connaissance du fait religieux - sans forcément y croire, hein, on peut très bien avoir une culture religieuse sans la croyance qui va avec - me ferait presque prendre ton avis personnel pour nul ou presque

.
Il n'est d'ailleurs pas question des "derniers courants religieux" (la religion juive est monothéiste mais très ancienne) mais plutôt d'évolution dans la façon de percevoir le monde qui nous entoure.
Une partie des religions polythéistes, ainsi que tu le dis, répondent à la fois aux questions de la science et aux questions métaphysiques. En règle générale, lorsqu'une société se développe au niveau scientifique, elle fait disparaître ses divinités animistes (ou assimilées) (cette disparition pouvant être de trois type : abandon d'une religion pour une autre, humanisation du panthéon animiste au profit d'un seul dieu important - comme on le voit dans les religions antiques - ou migration de l'aspect divin vers un aspect orienté "légendes" ; on ne garde alors de la relation avec les divinités que le côté spirituel [ce qui s'est fait avec le(s) bouddhisme(ss]).
ZikZak (./71) :
Et ce qui est malheureux c'est le fait de prendre au pied de la lettre ces contes, comme ci on prenait une métaphore au pied de la lettre elle aussi, on serait bien avancé
C'est à nouveau une vision très réductrice de la religion. C'est ignorer totalement le travail exégétique d'une part, et la réalité des faits d'une autre.
Pour prendre un aspect assez sulfureux de la chose, parlons du créationnisme (je ne sais pas s'il y a des créationnistes ici, d'ailleurs) : la religion catholique n'est pas créationniste (et, que je sache, je n'a jamais été, même si certaines populations peu instruites ont pu prendre le récit de la création au pied de la lettre et si certains courants chrétiens le sont). Oui, c'est un conte, oui, c'est une métaphore, mais qui a un sens religieux (par contre, je n'ai pas le temps - et pas forcément non plus les compétences - pour faire une exégèse poussée de ce récit). Il ne décrit pas comment le monde a été créé, mais il illustre la façon dont nous autres, chrétiens catholiques (et une bonne partie des protestants, d'ailleurs), croyons que s'est tissé la première relation entre Dieu et ce qu'il a créé. Je le souligne, il s'agit d'une illustration, d'un texte qui a plusieurs millénaires, qui n'a pas vocation à dicter une vérité scientifique, mais à proposer une métaphore d'une relation "surnaturelle" (au sens où, justement, elle n'est pas de la Nature palpable, mesurable et scientifique).
Même au Moyen-Âge (enfin, je dis "même", mais ça n'a pas trop de sens, le MA a été une période culturellement très riche), on faisait très bien la différence entre le récit de la création et la vérité scientifique (ce qui a été reproché - à tord - à Galilée n'a d'ailleurs pas été le fait que la Terre soit ronde - on le savait depuis bien longtemps - mais l'héliocentrisme... et l'Eglise est revenue sur sa décision moins de 30 ans après... bon, d'accord, je l'avoue, c'était dommage pour le pauvre savant qui avait tout compris [huhu

]).
Après, se pose (en tout cas pour les catholiques) la question des miracles. Personnellement, je ne crois qu'à deux miracles (et ne considère les autres que comme des récits à analyser avec circonspection et desquels il faut tirer un message ou un enseignement) - mais je sais que sur ce point, je suis en désaccord avec pas mal de monde

:
- le premier est un "miracle scientifique" (ie : il sera peut-être expliqué un jour, mais pour l'instant, j'ose croire que ça n'est pas un hasard) : le fait que notre univers existe, alors qu'on sait que la probabilité que le big-bang ait les caractéristiques nécessaires à l'apparition d'un système durablement viable est assez faible. (Il y a tout un tas de théories qui pourraient être rationnelles qui tendraient à justifier ça - en particulier le fait qu'il y ait une infinité d'univers et qu'on soit en mesure de se poser cette question uniquement parce qu'on est dans un - si ce n'est "le" - bon univers - mais ce ne sont, pour l'instant, que des théories qui relèvent plus de la philosophe qu'autre chose).
- le second est la naissance, la mort et la résurrection de Jésus ; c'est LE fondement de ma foi, le reste c'est peanuts si j'ose dire (disons que le reste est un faisceau d'éléments permettant d'avoir des éléments pour comprendre "pourquoi", mais pas "comment").
Voili voilou...