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HippopotameLe 26/05/2011 à 23:42
À vrai dire cette fusion n'a rien de neuf, on le savait depuis à peu près le début, même si ce n'était pas vraiment clair (la stratégie chaotique - ou la non stratégie - de communication de tepco). Ce qui est nouveau c'est le fait d'avoir accès aux réacteurs, d'avoir mesuré directement des températures et des niveaux d'eau, et donc d'avoir une vision plus claire et révisée de la situation.

Le mec de libé a fait un topo là dessus :
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2011/05/fukushima-dai-ichi-vaste-chantier-la-centrale-nucl%C3%A9aire-japonaise-lest-aux-sens-propre-et-figur%C3%A9-un-chantier-car.html

Et puis finalement, après ce qu'on a appris ces derniers mois, il me semble que dès qu'on a un gros dégagement d'hydrogène dans un réacteur, on doit s'attendre à ce qu'il y ait forcément, dans une certaine mesure, fusion de cœur.
- L'oxydation du zirconium (la réaction qui dégage l'hydrogène) se produit à des températures très supérieures au fonctionnement normal du réacteur.
- Ça veut donc dire que le refroidissement est perdu et que la température monte sans contrôle.
- De plus l'oxydation de la gaine est fortement exothermique et accélère la montée en température.
- En l'absence de refroidissement, l'intervalle entre l'oxydation et la fusion est de l'ordre semble-t-il de l'heure, voire de la dizaine de minutes, donc c'est difficile d'avoir l'un sans l'autre.
Brunni (./895) :
Ce n'est pas si ridicule, c'est bien de savoir qu'en temps normal on est bien protégé, avec des lois qui garantissent qu'on soit bien plus de 100x en-dessous de la limite à partir de laquelle on a commencé à apercevoir des effets sur la santé (note: ce n'est qu'une statistique, à voir la fiabilité de ce nombre...).

Je reste sceptique.
Il me semble qu'il y a deux grands points de vue pour les normes sur les polluants :
(1) Interdire les doses supérieures à la plus petite dose dont on a démontré qu'elle était néfaste pour la santé (en rajoutant éventuellement un intervalle de sécurité).
(2) Interdire les doses supérieures à la dose minimum permise par la technologie actuelle.

Dans le nucléaire on a adopté la solution (2). Au fur et à mesure du progrès de la technique on a eu des normes de plus en plus sévères, sans qu'il n'y ait aucun rapport avec un impact sanitaire démontré. Il y a d'autres domaine que le nucléaire où on a adopté ce principe ; il me semble que c'est aussi le cas de la dioxine. Mais les normes pour la plupart des produits suivent la solution (1).

Ben je pense que l'idée (2) est antiscientifique, maximaliste, contreproductive et souvent ridicule.
Antiscientifique c'est clair : c'est une norme qui obéit à un sentiment plus qu'à des effets mesurés.
Ridicule ça le devient au fur et à mesure du progrès technique. Aujourd'hui les normes d'exposition sont souvent bien en dessous de la radioactivité naturelle. Est ce que dans deux siècles on ne tolèrera pour le grand public que des expositions cent fois inférieures à la radioactivité naturelle?
Contreproductif parce que l'argent et les efforts consacrés à prendre des précautions inutiles seraient bien mieux dépensés ailleurs. Et je ne crois pas que ces normes inutilement sévères engendrent un quelconque sentiment de sécurité, au contraire elles entretiennent la parano.