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HippopotameLe 08/03/2007 à 22:26
Je pense qu'il y a une équilibre offre/demande à trouver, p-t pas mal différent des formes archaïques, mais bien existant: par exemple on voit de plus en plus depuis le début de l'ADSL des offres 'un forfait pour accéder à une consommation illimité de base + ensuite payer en supplément pour des services particuliers'.

Ce qui constitue le coeur du prix qu'on paie pour l'ADSL, c'est le réseau physique.
very (./106) :
-le cout de copie n'est pas réellement nul.

(C'est un détail.)
-le cout de production est certain.

Si je fabrique un objet inutile, acquiert-il une valeur en raison de mon dur labeur?
(Je n'affirme pas qu'un logiciel est inutile, mais que le coût de production ne fait pas la valeur).
Si ces biens n'avaient pas de valeurs économiques, ont finirait par ne plus les produire, d'où la demande, .. ça ne tiens pas.

De fait, on ne les produit plus, une fois la première copie faite.
Il faut voir aussi autre chose: le simple fait qu'ils soient consommés leur donne une valeur économique,

Il y a eu le cas de je ne sais plus quel internaute qui a acheté fort cher un terrain virtuel dans un monde virtuel, il y a le cas des traffics d'objets warcraft avec du vrai argent. Ces objets immatériels ont-ils une valeur parce qu'ils sont consommés? De mon point de vue, non, ils n'ont pas de valeur économique réelle.

Alors évidemment, le noeud du problème, c'est la définition de la "valeur" et de la "valeur économique réelle". Bon je vais pas faire une dissert là dessus, hein, les GranZommes en parlent depuis deux siècles...


je veux juste souligner que les biens immatériels n'ont pas les propriétés du capital, et ne sont donc pas du capital. Par conséquent l'économie de l'immatériel est un capitalisme qui ne produit pas de capital, c'est un capitalisme improductif. (Ca c'est la vision radicale.)

Ensuite, et pour nuancer, l'informatisation / la robotisation/ la gestion efficace ont des effets très concrets sur l'économie réelle : augmentation de la productivité (bon, là il y aurait d'autres trolls à développer mais passons). Donc un logiciel, à défaut d'être un bien à comptabiliser dans le capital, peut être considéré comme un bien d'investissement, ce qui a une valeur économique réelle. A ce propos, je crois me rappeler (à vérifier quand même) que dans le calcul du P.I.B., l'Europe considère les produits logiciels comme un investissement, alors que les Etats Unis les considèrent de la même façon que les produits finis. Ce mode de calcul américain du PIB me paraît une grosse arnaque, puisque le prix d'un logiciel commercial dégringole en quelques années => Ce "produit" logiciel intérieur brut n'est "produit" que très temporairement... (ça c'est la version modérée : effectivement les biens immatériels peuvent avoir une valeur, mais ce n'est pas celle d'un capital.)


Et pour finir cette bafouille sans queue ni tête : on peut affirmer que l'informatique est une nouvelle couche d'abstraction, et on peut rajouter que rester focalisé sur l'économie matérielle c'est être archaïque et aveugle à cette nouvelle abstraction. Que l'informatique soit une nouvelle couche d'abstraction, je l'admets volontiers, mais l'erreur me semble être dans le fait que l'informatique n'est pas une abstraction au dessus de l'économie.
L'économie est une abstraction par dessus des lois de la physique, et des sociétés humaines. Ses lois découlent des lois de la physique et des sociétés humaines. (Exemple : un objet a une position spatiale donnée, donc il ne peut se trouver dans la main que d'une seule personne. D'où la propriété privée.)
L'informatique est aussi une abstraction au dessus des lois de la physique et des sociétés humaines. Mais ces deux abstractions sont parallèles et non pas l'une au dessus de l'autre. Le support matériel de l'informatique est créé par l'économie, mais l'intérieur du paradigme informatique est étranger au paradigme économique. Du coup il paraît aberrant de parler de l'informatique comme d'une extention de l'économie.
Alors les lois de l'informatique et de l'économie sont étrangères l'une à l'autre, mais ça n'exclue pas qu'elles puissent, dans certains cas et dans une certaine mesure, être compatibles, et il y a effectivement de la place pour une économie de l'immatériel. Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il y a des business qui tiennent, qui sont rentables et qui semblent exister vraiment. Cela dit, ce volume de business ne me semble pas extrêmement important par rapport à l'économie physique, qui existe encore, production de pain, de voitures ou de livres. C'est intéressant certes mais ça ne justifie pas à mes yeux l'engouement délirant pour l'immatériel, du point de vue économique en tout cas (parce que du point de vue technique il y a de quoi être admiratif).
C'était improvisé, tant pis.